L'histoire :
Après le décès de sa mère, Fane, une petite frappe sans envergure, s'installe dans sa maison familiale en compagnie de sa petite amie, la ravissante Lilas. La maison est déjà habitée par le grand frère, Maurice, dit Mo. Ce dernier est un simplet, victime de l’explosion de la mine qui défigura son frère. Lilas quant à elle, est une jeune femme terriblement sensuelle et perdue. Elle s'accroche à Fane depuis que ce dernier l'a arrachée aux griffes de l’une de ses connaissances, un ferrailleur qui passait régulièrement ses nerfs sur elle. La mort de la mère des deux frères fait rappliquer les voisins Voke, garagistes de leur état, qui souhaitent racheter le terrain afin d'élargir leur local. Fane et eux se détestent cordialement. Dans la moiteur étouffante de l'été, les esprits s'échauffent, surtout quand l'alcool et le désir s'en mêlent, Lilas et son corps de déesse des campagnes ayant vite fait d'attiser les convoitises. Toute cette haine et cette frustration rentrées ne peuvent qu'aboutir à un dénouement tragique. C'est le pauvre Mo qui s'en chargera et tout finira par partir en fumée lors d’une matinée caniculaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le roman et le film (avec Jacques Villeret, Pauline Lafont, Jean-Pierre Bacri...), voici l’adaptation en bande dessinée du livre de Pierre Pelot qui fit sensation dans les années 80. Le dessin très charnel de Jean-Christophe Chauzy convient parfaitement à l’ambiance poisseuse et lourde de ce roman et rend parfaitement bien la sensualité de Lilas. À noter que la fin est totalement inédite et voulue par l’auteur lui-même. En effet, c’est Pierre Pelot qui s’est penché sur la réécriture de son texte pour l’adapter en BD, trente ans après la sortie cinéma. Néanmoins, à la différence du film, Chauzy a respecté le physique des personnages et représenté Lilas en brune (dans le film elle est incarné par la blonde Pauline Lafont), tandis que Fane est bel et bien défiguré, au contraire de ce que montre le film. Les couleurs saturées évoquent efficacement la chaleur assommante et les trognes que Chauzy a choisies pour incarner les personnages arrivent sans difficulté à faire oublier les acteurs du film, qui étaient pourtant devenus iconiques. Bref, une bonne relecture d’un classique des années 80, avec un petit côté suranné néanmoins pas déplaisant.