L'histoire :
Billy the kid : L’enfant terrible nait en 1832 dans un château en ruine du Texas (qui ressemble aux Carpates). Le médecin cow-boy qui accouche sa mère a la surprise de voir sortir une main armée d’un flingue de l’utérus. A la seconde de l’accouchement, ponctué par des coups de feu, les animaux et les humains s’éloignent du lugubre château. Selon la légende, Billy aurait étranglé son jumeau intra-utero, à l’aide du cordon ombilical. Il faut dire qu’il a une lignée bien lourde…
US Navy : A bord d’un destroyer de l’US Navy, l’amiral a la mine des mauvais jours. Il avoue à son second qu’il vient de se rendre compte, en se cognant à une cloison, que leur navire était factice, en papier mâché. L’ennemi a profité de la nuit pour les duper. Pire, l’amiral affirme qu’ils ne sont pas sur un océan, mais dans un aquarium géant, avec une machine à faire des vagues et du papier peint bleu en guise d’horizon…
Les jeux olympiques du crime : Un coup de feu dans le crane d’un arbitre donne le coup d’envoi de la finale du 10 000 mètres pour des voitures de mafieux qui se canardent tout le long de la course. Gallagher, le n°7 des USA, dégomme un adversaire d’un magnifique tir à plus de 20 mètres. Coup compte triple, les USA sont en tête. En tribune, Al Capone a le visage fermé. C’est bon signe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant de connaître le succès avec ses Faut pas pendre les cons pour des gens, dans les pages de Fluide Glacial, Emmanuel Reuzé avait déjà sacrément défriché le registre de l’humour absurde à travers des historiettes publiées dans Psikopat et L’écho des savannes. Ce nouvel album d’historiettes à l’humour décalé, outrancier et non-sensique recueille ces sketchs inspiré par les Monty Pythons, le Jérôme Moucherot de François Boucq et l’œuvre entière Daniel Goossens, publiés entre 2007 et 2009. En général, Reuzé s’empare d’un genre donné, et il pousse ses codes et ses clichés au-delà de leurs derniers retranchements, afin d’en souligner la dimension caricaturale. Ainsi on suit les Jeux Olympiques du crime, on infiltre La secte des lécheurs de genoux, on se retrouve enfermé dans un asile psychiatrique qui brouille les faux-semblants, où on ne sait plus qui sont les infirmiers et qui sont les patients. Vous saurez aussi si ça vaut le coup de passer son CAP de poule de ferme. Et comment éviter une invasion extraterrestre de grande ampleur. Et la faute tragique de Batman qui a refusé de boire un verre lors d’une soirée mondaine. A la différence d’Il faut pas prendre les gens…, les gags sont ici tous dessinés sans duplications de cases, en mode « BD de gare » (Tex, Akim…), en somme, avec un trait encré réaliste dont le sérieux renforce la sublime crétinerie du décalage. Paradoxalement, l’effet comique s’en trouve amoindri… Mais il y a tout de même largement de quoi se bidonner d’autant de couillonnerie.