L'histoire :
En 2012, Monsieur et Madame Panetti sont dans un village paumé du Cambodge, pour adopter en enfant. Pas de bol : non seulement le négociateur leur présente une fille, alors qu’ils voulaient un garçon, mais en plus il lui manque une jambe. En revanche, elle joue super bien au foot…
Monsieur et madame Joskowiak ont cédé à l’appel des vacances discount, en Bretagne et hors-saison. Résultat : ils assistent à un spectacle de hip-hop bigoudine et lors d’une promenade sur la plage, le long d’un blockhaus, un SDF hirsute les approche en remuant son sexe et en beuglant « Vas-y touchmabite ! »
Une journaliste fait un reportage vidéo au sein d’un hôpital psychiatrique, dans la section des fous dangereux. Mais l’infirmière a son petit égo et le ton monte entre les deux jeunes femmes…
Lors d’une balade en forêt avec sa gentille fille de 10 ans, madame Boidin-Larroude aperçoit un bel inconnu à cheval, en haut d’une falaise. Immédiatement, elle ressent l’amour. Elle propose à sa fille de rentrer seule et de lui ficher la paix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les caniveaux de la gloire sont à la BD ce que l’univers de Groland est à la télévision : un focus sur l’abrutissement social ordinaire, options exacerbé et foutraque. A travers 17 historiettes de 3 à 5 planches, Pixel Vengeur et Monsieur le chien semblent ne s’être donné aucune limite dans le registre des loosers magnifiques. A travers certains personnages (le couple fana des elfes ; Sylvie Le Guen, grosse, vicieuse et célibataire) et 3-4 contextes en running-gag, se dégagent des thématiques récurrentes. Quelques exemples : les libidos enfouies peuvent révéler des fantasmes dingues ; les jeux de rôles sont la vraie vie ; la radinerie mesquine ne fait pas le bonheur ; les jalousies mesquines amènent rapidement à des situations extrêmes ; la jeunesse actuelle est acculturée et verse facilement dans le fascisme ; les aliens sont vraiment des gros bâtards. Ici, on croise aussi bien un videur de volailles faisant un cunnilingus à un poulet-cellophane dans un abattoir, qu’une scène domestique ordinaire avec les personnages de Star Wars. La nature des impacts zygomatiques, qui font souvent appel à un quatrième degré tapi au fond de vous, accordent une irrégularité comique à ensemble. Néanmoins, le dessin semi-réaliste soigné et expressif tire largement ce déchaînement de n’importe nawak vers le haut. En tout cas, ce (premier ?) recueil inaugure on ne peut mieux la nouvelle collection Trafik de Fluide Glacial, qui offre une totale liberté de ton et de politiquement incorrect à des auteurs de la scène comico-barrée BD. Vazy touchmabiiite !