L'histoire :
Il était une fois, au plus profond de la forêt, une maman cochon qui vivait heureuse avec ses trois petits cochons, Riri, Fifi et Jean-Claude. Les trois petits garnements étaient si joyeux, qu'ils passaient leurs journées entières à danser la farandole. Tout cela aurait pu durer éternellement, si maman cochon n'avait pris ses responsabilités. Un beau jour, elle fiche ses trois branleurs à la porte pour qu'ils commencent à construire leurs vies. Sac à dos, ils prennent donc gaiement la route, avec la vague intention de bâtir une maison en paille pour l'un, en bois pour l'autre, etc. Mais leur périple s'arrête à la porte d'un bar à stripteases, qui embauche, justement. Riri, Fifi et Jean-Claude apprennent donc le déhanché lascif, les positions torrides sur la barre de pompier et sombrent dans l'enfer de la drogue et de l'alcool. Ils ont du succès, au début, avec tous les gros porcs de la région qui viennent les reluquer... Mais bientôt, devenus toxicos, ils sont virés de leur boîte et deviennent SDF...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Reloaded », c'est à dire revu et corrigé par la lorgnette débilo-déjanto-scato de Mo/CDM, les trois célèbres petits cochons du conte en prennent ici cher pour leur matricule. Assimilés à des fumistes de première bourre, ils adoptent une problématique de sketch – ils quittent le doux foyer maternel pour voler de leurs propres ailes – 7 fois réitérée et 7 fois introduite par les deux premières phrases du résumé. Sauf qu'un cochon, ça n'a pas d'ailes. Les trois frangins traversent donc moult péripéties plus ou moins tragiques et/ou débiles : ils deviennent tour à tour stripteaseurs, aventuriers, astronautes, cobayes pour l'industrie pharmaceutique, possédés par le démon, et figés en état de choc émotionnel grave. Ici, pas ou peu de loup pour souffler sur leurs maisons en paille, en bois ou brique : leur glandouillerie prononcée, doublée par un sens aigu pour faire les mauvais choix, aboutit à leur naufrage social systématique. Comme souvent avec Mo, la gamme rock est majeure, c'est franchement fendard et les crayons caricaturaux et ciselés de Pixel Vengeur parachèvent idéalement les effets comiques, dans un registre graphique peaufiné. C'est pourtant la première fois que ces deux piliers de Fluide s'associent sur un album ! Une collaboration à réitérer au plus tôt. N'hésitez pas, tout est bon dans le cochon.