L'histoire :
Yogshototte et Nyalarpoupeth sont deux enfants d’un monde peuplé de monstres. Leurs parents sont de grands anciens, l’un est un destructeur de mondes et l’autre c’est Mickthulhu, l’écrivain. Il y a très longtemps, ces êtres vivaient sur une planète lointaine du nom de « Terre », ils s’appelaient les « humains ». Mais un jour, un astéroïde géant a heurté la Terre et il a continué sa course en emportant un bout de la planète avec des humains dessus. Ces humains-là ont peu à peu muté à cause des rayonnements cosmiques, si bien que les enfants ressemblent à des humains durant les premières années de leur vie puis deviennent des monstres à leurs dix ans, ils deviennent « Amok ». Pour l’instant, Yogshototte et Nyalarpoupeth ont encore forme humaine mais sont un peu stressés à l’idée de muter. Vont-ils se mettre à tout casser, pris d’une folie rageuse et nihiliste ? Quel sera leur pouvoir personnel ? Nyalarpoupeth espère hériter du pouvoir de son père et voyager dans l’espace-temps en rêve afin de pouvoir conter ses visions de la vieille Terre. Quelques minutes plus tard, le crâne du jeune garçon commence à se fissurer, il se sent tout bizarre ! Puis très vite, sa tête explose et un énorme monstre avec un œil et des tentacules en sort. Nyalarpoupeth est devenu amok avant même de s’en apercevoir sous les yeux dégoûtés de son amie. Quelques longues années plus tard, il est devenu narrateur de destins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Foerster renoue ouvertement avec l’imaginaire lovecraftien. Non pas en pastichant ses récits, mais en s’appropriant leur atmosphère nouvelle : créatures indicibles, fatalité sourde et humour en porte-à-faux comme au bon vieux temps de L'Appel du Fossoyeur ou Hantons sous la Pluie. C’est d’ailleurs Nyalarpoupeth, une figure inspirée de Lovecraft qui assure l’unité du livre. À la manière des hôtes de Creepy, Eerie ou des Contes de la Crypte, il introduit chaque récit par un commentaire venimeux ou goguenard, donnant au recueil un rythme de cabaret macabre. Dans cette structure en douze histoires, Foerster déploie ce qu’il maîtrise depuis longtemps : un mélange d’épouvante et d’absurde où les personnages, humains ou non, glissent vers un destin tordu par une logique implacable. Ici, l’étrangeté surgit toujours d’un détail, d’un visage crispé, d’un strabisme divergeant chez tous les personnages principaux. Lorsque l’humour apparaît, il ne sert pas de soupape mais d’accélérateur de malaise. Le dessin, en noir et blanc, porte l’ensemble avec puissance. Foerster utilise les contrastes pour installer un climat, creuser un espace ou déformer les corps avec cette singularité personnelle qui le caractérise bien. Necronomickey s’impose comme un ouvrage dense, étrange et pleinement personnel. Foerster y joue avec les codes du fantastique, dialogue avec Lovecraft et offre un recueil d’histoires aussi inquiétantes que jubilatoires. Le maître du noir et de la dérision est de retour !