L'histoire :
Un frère et une sœur reconfigurent l'ordinateur de leur mère qui déconne complètement. La sœur croyant bien faire donne une version bien particulière de la panne en question...
Lors d'un déjeuner, une jeune fille raconte à ses parents qu'une de ses camarades se moque d'elle à cause de son appareil dentaire, ce qui a le don de réveiller la folie du père...
À la plage, un couple disserte sur le le fait que selon un livre, il y a plus d'étoiles dans l'univers que de grains de sable sur la Terre...
Un père interrompt son fils qui jouait aux jeux vidéos en ligne pour lui montrer des photos de son arrière-grand-père pendant la première guerre mondiale. Sa réaction est pour ainsi dire étonnante...
Une grand-mère raconte à sa fille, qui donne à manger à son jeune enfant, le contenu d'un article qui raconte que les tout-petits sont des éponges et enregistrent des informations qu'ils garderont en mémoire toute leur existence.
Un couple de personnes âgées dépose leur vieux chien pour qu'ils se fasse piquer. Mais tout ne se passe pas comme prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loin de rester cantonné à sa série à succès Château Bordeaux, Espé explore d'autres univers plus personnels comme Le Perroquet ou Le col de Py. Avec Soyons sérieux, restons idiots, il ajoute une nouvelle corde à son arc en entrant dans l'univers Fluide Glacial, s'inscrivant dans la lignée de Faut pas prendre les cons pour des gens (il s'était déjà amusé à publier sur Facebook des dessins humoristiques, notamment pendant le Tour de France). Prépubliés dans le magazine Fluide Glacial, ses gags en une planche font mouche avec un humour décapant et irrévérencieux. Il capture les petits détails de notre vie quotidienne, en les rendant absurdes via des twists déroutants. Tout passe à la moulinette Espé : les iels, la maladie d'Alzheimer avec les vieux au bout du rouleau, les relations hommes-femmes, les jeunes petits cons qui passent leur temps devant les écrans, la banalisation de l'extrême-droite, la mort, le féminisme avec des textes bien sentis qui ne font pas dans la demi-mesure ou dans le consensuel. Côté dessin, on reconnaît le style Espé, avec son trait semi-réaliste habituel mais qui laisse davantage place à la caricature. On ne peut qu'Espé-rer que ce premier galop d'essai dans le monde humour trash sera suivi d'autres, tant on sourit ou on rit à la lecture de ces gags incisifs !