L'histoire :
Le look gothique de punkette de Sandra lui vaut d’être très esseulée, lorsqu’elle fait sa rentrée scolaire en classe de seconde. Ses camarades se moquent de son allure de corbeau et la prof de physique au look de bimbo la prend directement en grippe. Mais Sandra a une arme secrète, un super-pouvoir aussi incroyable qu’original : elle peut provoquer des désordres gastro-intestinaux chez les gens. Autant dire que le pantalon blanc de la prof de physique passe rapidement un « sale » quart d’heure… Mais alors que Sandra vient d’exercer cette sournoise vengeance, son pouvoir est capté par une camarade elle aussi à la marge des autres. Wilma, une petite grosse aux cheveux rouges, a elle aussi un super-pouvoir insolite : elle peut dérégler les appareils électroniques, le wifi, les réseaux… Sandra et Wilma deviennent rapidement deux amies inséparables, qui exercent leurs pouvoirs sur les élèves qui les embêtent. Elles repèrent alors un autre gars dans la cours de récré, Hugo, un vrai branleur qui fait néanmoins une collection dingue de conquêtes féminines, malgré ses horribles boutons d’acné. Improbable, sans super-pouvoir ! Elles comprennent qu’Hugo a le super-pouvoir de susciter le désir chez les autres. Elles le contactent alors et ils décident tous trois de former un groupe de super-héros qui mettent leurs pouvoirs à la con au service des gens. Ils établissent dès lors une charte d'éthique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le touffu et bigarré registre des super-héros à la française, voici venu un groupe d’adolescents qui se découvrent des super-pouvoirs super pourris ! Sandra sait déclencher diarrhées et vomissements ; Wilma dérègle les smartphones et les appareils électroniques ; Hugo provoque le désir chez les autres. Ha oui, le scénariste Philippe Pelaez s’en est donné à cœur-joie avec cette bonne idée de pouvoirs à la con ! Et ce n’est pas fini : dans la deuxième partie de l’album, leur trio se décline en sextuor, avec des super-pouvoirs encore plus déjantés : Titouan peut parler aux crustacés, Tchang peut se téléporter mais sans ses vêtements, Rachid se force à n’avoir que des pensées positives, car s’il évoque quelque chose de mal, ça se produit ! Hétéroclite, cette joyeuse bande décide néanmoins de se servir de leurs pouvoirs pour faire (plutôt) le bien autour d’eux. Et ils enquêtent aussi sur l’origine de leurs pouvoirs… avec succès ! Car il y a bel et bien une source à leurs pouvoirs, comme vous le découvrirez en lisant ce premier tome, qui a un formidable potentiel pour la/les suite(s). Car assurément, Pelaez a bien d’autres idées de super-pouvoirs pourris et nos super-héros vont classiquement devoir se confronter à un (ou plusieurs ?) ennemi(s). Pelaez utilise le procédé du journal intime de Sandra pour faire avancer sa narration à travers plusieurs séquences empilées, mais en une même continuité chronologique. Il s’appuie surtout sur le dessin encré, dynamique et abouti de Morgan Tanco (qui s’offre un autoportrait en s’incrustant dans le décor p.44). En plus d’être plutôt fun et réellement original, ce premier tome met en place des protagonistes attachants et se montre riche en rebondissements inattendus et en révélations.