L'histoire :
Bibi se trouve parmi les siens, les adolescents de sa classe, en plein cours soporifique de maths. Soudain, alors qu’il s’endort, la paroi du fond explose littéralement. Un robot arachnoïde géant pénètre dans la classe, et l’attrape, lui, à l’aide de ses pinces métalliques. Puis il l’embarque instantanément dans sa navette spatiale, à destination d’un gigantesque vaisseau mère stationnant en orbite. Là, Sexitor de la planète Gronibard – soit un alien vert en forme de poulpe, avec plein de bubons sur la face – lui pose une question technique pour vérifier qu’il est bien l’élu futur sauveur de l’univers : « Préfères-tu les cours de maths ou alors manger un kebab en regardant des filles nues ? » Bibi choisit la 2ème option et… Bingo ! Il est bien l’élu des étoiles ! Sa récompense est double : à la fois un kebab et une fille nue. Mais il doit choisir laquelle, entre la brune Lab 6 ou la blonde Lord Honey. Heu… alors là, Bibi est tout perdu. Pas facile de choisir entre Lab 6 ou Lord Honey, elles sont toutes les deux carrément canon... Il a bien envie de choisir les deux ! Lorsque son prof de maths le réveille en le secouant : non ce n’est pas possible de choisir, c’est soit l’abscisse, soit l’ordonnée !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir égratigné les riches, après avoir éborgné les détectives privés, après avoir encorné les savants fous, Mo/CDM s’attaque aux adolescents. Donc il saque ados (rires). Aurait-il un exemplaire à sa portée immédiate pour si bien cerner le comportement singulier de cette espèce courante ? Dans la succession d’historiettes contenues dans ce recueil, la définition est archi caricaturale : l’ado est une grosse feignasse un peu sale, qui s’habille comme une tanche. Il porte une casquette à l’envers, des cheveux longs et teints vert, un appareil dentaire hideux ; il a pléthore boutons d’acné, une faible culture générale, une capacité s’apprentissage très basse et surtout, une imagination hyper fertile. Il la convoque sans cesse pour échapper à sa morne réalité, qui tient en deux contraintes majeures : la concentration rébarbative en classe et l’insupportable éducation parentale. Evidemment, l’imagination de l’adolescent se traduit en BD par les thématiques de prédilection de Mo/CDM – à savoir : les délires cosmiques, les monstres improbables, la science-fiction délirante. Le ressort comique récurrent consiste dès lors à découvrir, à la fin de l’historiette, la situation réelle de départ traduite par l’imagination délirante de Bibi. On en voit venir certaines longtemps à l’avance (le bouton d’acné), lorsque d’autres s’avèrent beaucoup plus fines (Super-Feignasse ; l’accélération ou le ralentissement du temps ; l’ami imaginaire !). Sans s’empêcher d’être totalement loufoques et bidonnantes, de par le dynamisme du dessin et les trognes de débiles profonds…
