L'histoire :
Un petit bonhomme avec une casquette rouge pleure au comptoir du bar où passent le plus clair (façon de parler) de leur temps Titine et ses copains pochetrons de glandouille. Ils reconnaissent aussitôt le gus de la pub « Bati Dépôt », le roi du bricolage. Celui-ci leur explique que la marque a été rachetée par des chinois, que leurs produits sont donc désormais tous produits en Chine, qu’ils l’ont alors remplacé sur toutes les affiches par un acteur chinois et que, comble du comble, le directeur (chinois) baise sa femme. Titine propose alors une idée de contre-attaque d’une grande finesse : aller baiser devant eux comme des clébards…
A la fête foraine, Bouffy (le petit frère de Titine) s’éclate en voitures-tamponneuses à bien faire chier deux pétasses en fonçant systématiquement sur leur véhicule. Sur le bord de la piste, un frimeur justicier décide de voler au secours de ces jeunes femmes en détresse et il marave la tête à Bouffy. Au même moment, Titine a la tête en bas, tout en haut d’une attraction à sensations fortes, en train de vomir son pinard sur les touristes du dessous. Quand elle redescend sur la terre ferme, elle aperçoit son petit frère en fâcheuse posture et prévient aussitôt Thierry, le gros bras de la bande. Thierry s’entraine alors à coller des pins dans un punching ball pour épater la galerie…
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Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passion : niquer, fumer des clopes, gratter des Tacotac et boire du vin. Voilà Titine, la princesse des grognasses, dont le royaume s’étend de la glande à la biture, en passant par le stupre (elle ne porte jamais de sous-tif sous son jogging). Pour le tome 4 de ses passionnantes aventures, cette héroïne des temps modernes change de formule : elle passe en recueil épais de 72 planches et petit format. Les 14 aventures ici réunies, de 3 à 6 planches, car pré-publiées dans le mensuel Fluide Glacial, se déroulent pour leur grande majorité au comptoir du « Café des amis », de la bonne ville de Glandville. C’est là le réel territoire de Titine, là où elle devise avec discernement sur son rôle dans la bonne marche du monde, là où le picon-bière et le pastis sont à l’origine de moult plans de carrières pourris et concepts lamentables. Mais elle fera aussi un crochet par la conquête de l’espace (car son profil correspond à celui du premier colon martien). Pour brosser rapidement le reste de ses activités, elle ouvrira aussi son lit aux Rolling Stone, à une équipe de foot, elle accélère l’heure de l’héritage de sa grand-mère, joue les Super-Nany-Nazi, tourne dans un film réaliste, supporte les rigueurs d’un camp de redressement, crée son profil Facebook, échappe la grippe du porc, intègre le harem d’un fondamentaliste et envisage un casse lucratif… Toujours à l’aide d’un dessin relativement basique (les personnages sont tous façonnés à partir d’un même bonhomme-patate, avec des groins de porcs), son papa Lindingre poursuit donc sa petite analyse grinçante de la misère social, à base d’un humour particulièrement trash (avez-vous remarqué, en couverture, avec quoi Titine dessine un cœur ?).