L'histoire :
Dibou a connu l'Egypte en 1988 et depuis 7 ans, elle ne songe qu'à y retourner, c'est plus fort qu'elle. A quelques jours de terminer son deuxième périple au pays des pharaons, elle rencontre Golo, un étonnant personnage à la voix qui la touche instantanément. Il lui fait découvrir le Caire sous un jour qu'elle ignorait. De retour à Paris, dans son costume de consultante en marketing, elle se sent de plus en plus à l'étroit. Bien sûr, elle pense à retrouver Golo dès que possible. Les dérives, main dans la main, dans les rues cairotes, les ont rapprochés, au point qu'ils ne cessent de correspondre pendant 2 mois avant le retour de Dibou. Elle n'avait jamais entendu parler de Gournah, un village qu'il tient à lui faire découvrir. Pendant le voyage, elle se sent transportée dans une autre époque, le temps s'écoule différemment lorsqu'on sort des sentiers touristiques. Ils logeront au Marsam hôtel, un ancien atelier d'artistes peuplé de personnages singuliers, dont le fameux cheikh Aly, un vieux bandit qui hante l'hôtel. Parfois gardien, parfois voyeur impénitent, souvent malicieux et toujours surprenant, il se prend d'affection pour Dibou et lui fait l'honneur de lui raconter sa vie en même temps qu'il l'initie à l'histoire de Gournah. Peu à peu, Dibou devient un membre à part entière de cette famille de cœur dont Golo lui a ouvert les portes. Et comme elle se sent dans son élément au milieu de ces personnages hauts en couleurs, elle envisage bientôt de larguer définitivement les amarres parisiennes pour mener la vie d'artiste qui semble lui tendre les bras ici, à Gournah…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah l'amour ! Il fait tourner le monde autant que la bêtise le fait déconner. Ces chroniques illustrent bien cet état de fait. D'un côté, Dibou et Golo, leur amour mutuel tout d'abord, à la source de l'ouvrage. Ensuite, celui qu'ils éprouvent manifestement pour Gournah et ses habitants. De l'autre, la bêtise humaine, insidieuse et implacable. Tout commence tranquillement au rythme de la vie qui s'écoule dans cette région « un peu moins touristique » de l'Egypte, une vie locale bohème, fruit d'un métissage réussi des genres et des gens. Le ton est léger, mais dès le début teinté de gravité, sans qu'on s'explique pourquoi. La chute de l'histoire est telle, que l'on comprendra plus tard. 205 pages avec quelques insertions de photos illustrant parfois les scènes par des images extraites du réel. Le dessin de Golo, plein de soleil, rappellera Pellos aux amateurs des Pieds nickelés. Dibou en narratrice et scénariste nous emmène main dans la main à la rencontre de leur histoire, là bas. Des anecdotes farfelues, des scènes de la vie de tous les jours au XIXe siècle, dans un village qui vit encore au rythme du milieu du XXe, en Egypte de surcroît. Au cours de l'histoire, la présence d'inspecteurs des antiquités s'accroît, jusqu'à un final qui aurait de quoi figurer sur le podium des plus grosses crétineries terrestres des 5 dernières années. Bien sûr, il n'est pas question de bain de sang, ni même de guerre à proprement parler, mais lorsqu'on voit à quel point les intérêts occultes des gouvernements font fi des populations locales, on peut parler de mépris complet des droits de l'humain. Bienvenu dans un monde de m… Œuvre simple et guidée par une démarche sincère, belle en soi et nécessaire, Chroniques de la nécropole est un témoignage émouvant et une aventure humaine à ne pas manquer.