L'histoire :
Petit garçon mal dans sa peau, Matthieu ne manque jamais une occasion de faire les 400 coups. Certes, il ne s’agit que de menus larcins enfantins, mais ils témoignent tout de même d’un mal-être. Au fur et à mesure des années, et l’adolescence faisant son approche, les menues bêtises enfantines se transforment en un malaise palpable. Les désirs et envies refoulées impactent grandement le fragile équilibre du jeune Matthieu. La découverte de la bande dessinée et d’un certain Philippe Druillet va remettre en perspective les modes d’expression du jeune homme. Il va alors mettre tout son cœur dans cet art et tenter de trouver quel homme il souhaite devenir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réédition augmentée d’un roman graphique autobiographique paru en 2002, Comment je ne suis pas devenu un salaud de Matthieu Blanchin peut être un voyage pour le moins déstabilisant. D’une part par son graphisme. Un trait brutal, sauvage et quelque peu minimaliste. Volontairement sale et brouillon par moment, le découpage suit cette logique de gigantesque récit confus et désordonné. Tout comme peut l’être l’esprit d’un enfant mal dans sa peau. Le roman graphique autobiographique de Blanchin est un melting-pot d’émotions qui ne s’accrochent pas à un sentiment nostalgique, mais qui se laisse porter par un flot d’émotions profondes et sincères. Un voyage aux limites du voyeurisme, certes. Nous sommes en présence d’un récit autobiographique, mais qui montre ses limites de part un graphisme pour le moins austère et un passage en revue succinct, mais intéressant sur le long terme, des différentes étapes de la vie d’un jeune homme, de sa jeunesse jusqu’à l’aube de l’âge adulte. Une rétrospective d’une vie « d’avant », dans laquelle nous pouvons tous trouver un petit bout de nous-même. C’est sombre, sincère et froid. L’auteur nous prend à part et nous dévoile sa vie en toute intimité. Et surtout, comment il n’est pas devenu un salaud.