L'histoire :
Elodie Arrault a connu une première expérience de l’Afrique jeune, quand son mari a fait son service militaire en Côte d’Ivoire. Puis elle a travaillé en Normandie, dans le Beaujolais, fait trois enfants et s’est séparée. Elle a suivi une formation dans les Alpilles, pour s’occuper d’oliviers, et s’est mise au sport extrême : la traversée de la Sibérie et du lac Baïkal. Elle s’est ensuite engagée dans une ONG d’aventuriers sur des projets difficiles, comme récupérer des tonnes de déchets au large des côtes mauritaniennes, où Maurice Freund, parrain de l’opération, lui propose de rejoindre un écovillage initié par Pierre Rabhi. Enfin, alors qu’elle imagine le projet sportif de traverser l’Afrique, elle apprend l’existence du projet de Grande Muraille Verte, lancé en 2007 à Addis-Abeba. Il s’agit de créer une barrière végétale de 15 km de largeur sur 8000 km, traversant 11 pays : Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Ethiopie, Erythrée et enfin Djibouti. Après un volontariat de 4 mois au Tchad pour se mettre dans le bain, elle plonge dans cette folle aventure.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’y a pas qu’Alison Bechdel pour nous parler de sport et de féminisme. En France, Elodie Arrault relève le défi et partage son aventure exceptionnelle, aux confins de l’humanitaire, de l’écologie, du féminisme et du sport extrême. Fermes solidaires, oasis, mangroves, désert Saharien, elle a traversé d’Ouest en Est le continent africain et marché, roulé et caravané à dos de chameau des milliers de kilomètres. Malheureusement, le Soudan a dû être survolé, mais elle ramène avec elle des rencontres, des projets, des savoir-faire qu’elle a emmagasiné, testé, partagé surtout, car la sobriété joyeuse, maître-mot de Pierre Rabhi qu’elle reprend à son compte, repose sur le partage et la solidarité. Cette grande initiative verte panafricaine, c’est un rêve oecuménique, celui d’un effort écologique partagé dans une zone du monde particulièrement soumise aux chaleurs, agressée par le désert mais aussi par des guerres civiles récurrentes. On apprend beaucoup de choses, sur l’agriculture ou plutôt les agricultures possibles dans ces terres de chaleur extrême et de désert. On rêve aussi devant les paysages grandioses, représentés par les aquarelles du marseillais Joël Alessandra, un autre globe-trotteur. C’est un peu la rencontre de Blaise Cendrars avec Robyn Davidson pour un résultat qui est beau, inspirant, mais aussi, comment dire… sobre et joyeux ?