L'histoire :
Cet album contient une douzaine de récits dont :
- Le drame marocain : Haut diplômé de Côte d’Ivoire, Serge est considéré comme un opposant au pouvoir en place. Il est obligé de quitter son pays. Il va errer dans le désert jusqu’au Maroc…
- En descendant le fleuve : Deux hommes à bord d'une barque empruntent un fleuve. Dormant sur la rive lorsque le besoin s'en fait sentir ou s'éclaboussant régulièrement pour ne pas faire d'insolation, ils progressent tant bien que mal sur les eaux du fleuve. Au gré de petites haltes, ils explorent les environs du cours d'eau...
- La fille en plastique : 5000 dollars. 400 pour le transport. Choisir le nombre de trous, le type de corps ou la couleur des yeux... sont quelques-uns des paramètres qu'un pompiste a sélectionné pour une fille en plastique. L'homme s'imagine avoir une relation avec elle et la met en scène. Cependant, cela attire l'attention de certains qui pensent qu'il s'agit d'une réelle personne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'italien Gipi confirme album après album combien sa maîtrise des codes du 9ème art est immense. Entre une biographie cabossée par les épreuves de la vie ou des chroniques posant un regard fulgurant sur des situations éprouvantes, il réussit à chaque fois à allier narration hors-pair à un graphisme expérimental. Son trait peut paraître simple, mais son expressivité impressionne, comblée par une colorisation à l'aquarelle. Gipi a un style atypique et personnel. Depuis des années, l'artiste crée des récits courts pour diverses revues ; cet ouvrage en réunit une douzaine. La première nous propose la virée de deux hommes dans une barque sur un fleuve, à destination de la mer. Sur cette histoire, Gipi en met plein les yeux avec des décors sublimes et une narration toute en douceur. On comprend doucement quels sont les enjeux de ce parcours et les liens entre les deux hommes. Au court des autres récits, Gipi passe de l'anecdotique Père-qui-pue à l'éprouvant Drame marocain. L'italien empreinte parfois des tonalités héritées du polar, comme avec sa trouble fille en plastique. La variété de style proposée prouve encore un peu plus, si besoin en était, les grandes qualités de l'auteur. Pour autant, ce recueil touchera plus les fans de l'auteur que les autres, tant certains moments renvoient inévitablement à d'autres déjà apparus dans le reste de son œuvre.
