L'histoire :
Dans un univers fantasmagorique, un homme (Philippe Dupuy) se promène et se laisse happer par des noms de bandes dessinées mythiques qu'il croise sur son chemin : Azarch ou Major Fatal de Moebius, Philémon de Fred, Le démon des glaces, Griffu ou Ici même de Tardi, Les Éthiopiques d'Hugo Pratt, Hypocrite de Jean-Claude Forest, la Foire aux immortels de Bilal. Cet univers fantasmagorique, c'est son subconscient. Sur son chemin, cet homme croise un autre homme qui l'emmène vers un lac. Il regarde l'eau et découvre son reflet. Il a cinq ans ou six ans peut-être. Il se voit dessiner tout le temps, avec pour horizon les jambes de sa mère. Il passe son temps à décalquer les fascicules de Picsou Magazine. Et puis, un jour, le magazine Pilote débarque. C'est un raz-de-marée qui emporte tout sur son passage. Une brèche est ouverte et il s'y engouffre. En 1995, Philippe séjourne avec Blutch à New York. Ce soir-là, un ami guitariste, Francis Jacob, joue à l'Anarchy Café, un club de Manhattan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Dupuy est connu de tous pour son Monsieur Jean qu'il réalise avec Charles Berberian. Cet auteur a un univers à part, qu'il parvient à nous faire partager dans J'aurai voulu faire de la bande dessinée. Ce délire narratif et visuel est l'occasion pour lui de nous évoquer ses inspirations, tout ce qui le nourrit dans sa créativité. Dans cette aventure, il n'est pas seul, il est accompagné de Stefan Oliva, pianiste de jazz et compositeur français et de Dominique A., auteur, compositeur, interprète de la chanson française. Ensemble, ils explorent tous azimuts leurs souvenirs BD qui les ont construit dans leur art. Les deux musiciens auraient voulu devenir des auteurs de BD, mais n'ont eu que des vibrations musicales. Au dessin, Dupuy épouse une narration folle et délibérément libérée. Les cases volent en éclats et son trait se complète de collages et de purs délires graphiques. En fin d'album, Dupuy évoque son admiration inconditionnelle pour l'immense Philippe Druillet, qui l'a profondément marqué avec son La Nuit, s'offrant une lettre dessinée pleine d'émotion. Un auteur qui lui a donné l'envie d'entrer dans le 9ème Art !