L'histoire :
Interchangeable ou remplaçable par une machine, le commun des mortels est un individu lambda manipulé par des capitalistes dénués d’éthique. Le capital allant au capital, ils s’accaparent les richesses produites dans une proportion toujours plus importantes. Ils sont les plus forts, ils sont les maîtres et comptent bien le rester en initiant leur descendance aux subtilités de leurs machiavéliques pratiques. La fin justifiant les moyens, ils ne prêtent guère de considération aux arguments d’équité que leur jeune progéniture, encore idéaliste, pourrait leur objecter. L’homme est un loup pour l’homme. Dans la lutte pour la vie, il faut manger ou se faire manger, même si cela signifie se gaver jusqu’à l’indigestion, au point de mettre en péril la terre nourricière. Le système économique crée des richesses dans des quantités telles qu’il génère des surplus. L’histoire de cette BD, c’est la création, la répartition et l’usage de ce surplus par les marionnettistes de la « World Company ». Mais jusqu’à quand ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paul Jorion, chercheur en sciences sociales et pourfendeur des dérives de l’ultra-libéralisme et de la finance dérégulée, nous livre en compagnie du dessinateur Grégory Maklès « le dernier rituel » ou « Ruppert », la critique d’une raison cynique. Convenue et un brin caricaturale l’analyse, alors même qu’on peut y souscrire, ne suscite qu’un intérêt mesuré. Le dessin sans couleur ni relief s’accorde bien au discours mais ne fait que renforcer le manque d’attrait. L’ouvrage aurait gagné à développer la philosophie du désir qui concoure à rendre possible ce monde absurde. Si nous ne vivons pas dans le meilleur monde souhaitable, peut-être vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles. Il n’est pas certain qu’un monde sans conflits armés majeurs et où des pays émergent économiquement en sortant de la misère des millions de personne, soit si méprisable et agonisant. Cependant, il y a bien quelque chose de pourri en ce monde et cette BD a la vertu de le décrire de manière originale. Aussi, les 132 pages pourraient s’avérer passionnantes pour ceux à qui elles révèleraient cette vérité. Pour ceux qui connaissait déjà le diagnostic, cette piqûre de rappel ne peut pas faire de mal… mais n’est pas obligatoire.