L'histoire :
Lucy Ternheim est une jeune cinéaste américaine passionnée par le saint suaire. Elle visite l’église de Lirey où le père de Brock lui relate l’histoire du saint-suaire, de Geoffroy de Charny et de Lucie… Le curé lui montre aussi comment, avec quelques pigments et une toile de lin, on peut créer un suaire de toutes pièces. Plusieurs siècles plus tard, alors que le Saint Suaire est toujours adoré à Turin, l’Eglise doute encore de sa nature miraculeuse, mais ne l’a toujours pas désavoué. Grand objet de dévotion, c’est une publicité magnifique pour l’Eglise. Lucy, elle, explique au père de Brock qu’elle monte ce film pour lutter contre la montée de l’intégrisme catholique, lié à l’extrême droite. Alors qu’elle a pris congé du curé et qu’elle se balade dans la nature, Lucy s’enfonce dans la forêt encore sauvage. Elle a alors la vision de la jeune nonne lui montrant le procédé utilisé pour la fabrication du suaire. Les deux Lucie/y sont unies à travers les siècles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième tome de cette trilogie historico-ésotérique, ce Corpus Christi est de très loin le moins bon et le plus hasardeux. C’est l’histoire de la pauvre Lucie une nouvelle fois réincarnée, abusée par un professeur à la fois violeur et suprémaciste du KKK, luttant contre l’intégrisme avec un film complètement fou, amoureuse d’un illuminé peut-être aussi dangereux que ses adversaires… On espère toujours, au fil des pages, que l’on va comprendre quelque chose, qu’il y a une finalité claire à ce récit obscur et confus. Mais non. Le propos est toujours plus confus, essaie toujours d’aller plus loin. Pourtant le sujet est intéressant et Mordillat et Prieur ont clairement travaillé le fond. Mais le lecteur est perdu, bousculé par un scénario abstrus, par des paraboles à répétition et à rallonge, par des personnages dont on ne comprend pas l’intérêt (à part le méchant, très bon). Eric Liberge, lui, rend une nouvelle fois une magnifique copie, avec un noir et blanc à couper le souffle, délicat et élégant. Mais ça ne suffit plus.