L'histoire :
Jeanne est une fille de médecin. Cette jeune femme a quitté la province pour vivre une vie tranquille dans la capitale. Elle y accumule les petits boulots par-ci, par-là pour boucler ses fins de mois, jusqu'au jour où ses illustrations de presse, réalisées auprès de réfugiés migrants, trouvent écho auprès du rédacteur en chef de Nouveaux Regards. Il réalise que la dessinatrice est parvenue à gagner la confiance des migrants et voit en elle une belle opportunité de réaliser un reportage illustré auprès des gilets jaunes. Jeanne accepte difficilement de bousculer sa petite vie bourgeoise pour évoquer le quotidien et les revendications de gens qu'elle méprise. Elle se mêlera à eux sans leur dévoiler les raisons de sa présence. Mais tout finit par se savoir....
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de cette bande dessinée illustre le mouvement initié par les gilets jaunes en France durant l'hiver 2018. Pas seulement par la couleur jaune de la jonquille, mais aussi par la propre nature de cette fleur qui est plantée en hiver pour fleurir au printemps. La trame du récit se dessine au travers du quotidien d'une jeune femme hantée de vils préjugés vis-à-vis de la personnalité des gilets jaunes, ainsi que leur prétendue obédience politique. Son immersion au sein de ces contestataires va lui permettre de prendre la mesure de ce combat social qui concerne finalement bien plus de personnes respectables que ce qu'elle pouvait imaginer. Le dessin d'Amandine Puntous se décline comme une illustration de presse dont les contours et l'expression des visages permettent de bien cerner les défis que vont tenter de relever les différents protagonistes de ce scénario léger et passionnant. Les auteurs ont eu raison de traduire ce combat social en démontant au fil de l'histoire les préjugés d'une petite bourgeoise détestable, qui devient de plus en plus sympathique et humaine au fil de l'histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, la couleur jaune n'est pas la couleur prédominante de cette bande dessinée. Elle contraste avec le gris qui retranscrit l'ambiance morose dans laquelle se déroule ce combat singulier. Le lecteur s'attache vite aux différents acteurs de cette tragédie sociale plus contemporaine que jamais.