L'histoire :
Martin Eden est un marin entre deux bateaux. Dans 15 jours, il doit embarquer, direction les mers du Sud, à bord d’un Schooner. En attendant, il tue le temps. Au détour d’un bar, il a sauvé la mise à un jeune bourgeois qui s’était fait prendre à partie par quelques malfrats. Son nom est Arthur Morse. Pour le remercier, ce dernier l’invite à dîner dans sa famille. Il fait la rencontre de Ruth, la sœur d’Arthur. Elle aime la littérature. Il aime l’aventure. Ces deux êtres que tout oppose sont faits pour s’entendre. Au moment de raccompagner leur hôte, Ruth lui remet un ouvrage de Swinburne et un autre de Browning. Quand il rentre, il dévore ces livres à la lueur d’une lampe à pétrole, lui permettant d’oublier son quotidien miséreux en compagnie de sa sœur et de son beau-frère. Assoiffé du désir de s’instruire, Martin continue à se nourrir de lectures en allant à la bibliothèque. Ouvrages scientifiques, poésies, romans, essais philosophiques passent entre ses doigts. Il prend soin également de son apparence. Il est tiré à quatre épingles. Il repasse ses chemises. Il ne boit plus avec ses amis marins. Tout ça pour conquérir Ruth, la femme qui a touché son cœur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Martin Eden, c’est Jack London. Jack London, c’est Martin Eden. L’auteur de Croc-Blanc et de l’Appel de la forêt ressemble comme deux gouttes d’eau à son héros. Il a connu une vie misérable faite d’aventures extraordinaires (chasseur de phoques en Sibérie, chercheur d’or au Klondike). Il est un autodidacte passionné de littérature. Bien que largement inspiré de sa vie, le roman dénonce l’individualisme de la société et sa propension à ne pas voir en chacun ce qu’il pourrait devenir. Denis Lapière restitue parfaitement l’atmosphère si particulière de ce roman, qui fut mal compris à l’époque. Il délivre les mots de London avec subtilité et élégance pour mieux nous plonger dans le monde de Martin Eden. Cet aventurier fait rêver une femme bourgeoise et instruite. Ruth aime son côté aventurier et insaisissable. Martin réduit la distance qui les sépare en choisissant d’assouvir sa passion pour la littérature. Cela sera-t-il suffisant ? Martin Eden dépeint également une société figée qui a dû mal à faire bouger l’ordre établi, alors qu’elle est en pleine mutation économique et sociale. Graphiquement aussi, c’est une réussite sur tous les tableaux. Le trait pictural d’Aude Samama apporte de la douceur et du caractère à ces mots. Ses couleurs à la gouache donnent de l’épaisseur au récit. (Re)découvrez cette adaptation, vous ne serez pas déçus du voyage…