L'histoire :
Dans une petite zone pavillonnaire, un père célibataire élève sa petite fille, Lili. A coté habite Carole, l'institutrice de Lili. Elle aussi est seule, son mari l'a larguée du jour au lendemain après avoir gagné au loto. Cette séparation brutale l'a laissée en miettes. Elle lui plait, mais ils ont du mal à parler... Un jour, ils arrivent à l'école en retard et tombent en pleine prise d'otage. Un homme masqué les retient en otages avec tous les enfants et menace de tout faire sauter. La police arrive, l'école est encerclée et l'attente commence. Il faut occuper les enfants, les nourrir, les tensions montent, les nerfs sont bientôt à vif. Dans ce huit clos, la passion, la peur et la mort rodent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La prise d'otage qui sert de cadre à cette histoire rappellera un fait divers bien connu, qui se passa à Neuilly en mai 1993. Néanmoins, ce fait d’actualité n'est pas ce qui nous intéresse ici. La nouvelle originale de Philippe Djian, dont est tiré cette bande dessinée, est initialement parue aux Inrockuptibles avant de ressortir aujourd’hui chez Folio. S'inspirant certes de « l'affaire Human Bomb », elle délaisse l'aspect politique de l'évènement (pas d'apparition de Nicolas Sarkozy, ici) pour s'intéresser à un huis clos sentimental. Le vrai sujet est le jeu amoureux de deux otages qui se rapprochent pendant cette longue réclusion. Le court roman est une vraie réussite et son adaptation en bande dessinée l'est tout autant. De ce travail à quatre mains, il faut retenir la qualité de la mise en scène. Une atmosphère stressante et moite domine l'album. Le découpage de Jean-Philippe Peyraud est exemplaire : la gestion de la voix off et des silences est un modèle du genre et traduit parfaitement la monté des tensions. A une histoire forte est associé un dessin simple mais élégant souligné par une mise en couleurs de Laurence Croix qui colle parfaitement à l'ambiance. Futuropolis nous a habitué à de beaux albums, celui ne dérogera pas à la règle et s'impose en lecture de l'été.