L'histoire :
Julien et Max ont pris pied sur le territoire mexicain, à bord du bateau chargé d'armes dérouté depuis l'Europe. Avec Tina et un groupe de guerilleros, ils subissent l'attaque de troupes légalistes, la première occasion pour les deux européens de prendre part au combat révolutionnaire. Une grenade à la main, le photographe impressionne par son courage inattendu. Le combat est victorieux, marqué par l'arrivée spectaculaire du colonel Craven, un leader charismatique du mouvement. Il entre dans le village sur un cheval majestueux, déclamant des vers au milieu des cadavres de soldats. Pour Max qui rêvait de révolution bolchevique, ce début d'aventure sur un autre continent ressemble à un accomplissement inattendu. La journée se termine par une fête accompagnée par les musiciens que les militaires emmenaient avec eux. Tina est la reine de la troupe, incroyablement belle, et courageuse, comme toutes les soldaderas qui se battent aux côtés des hommes. Julien veut faire un reportage photo sur elle et Craven, et couvrir les combats de cette révolution éloignée des frontières de l'Europe. Un siècle plus tard, un cinéaste voudra faire revivre cet épisode sur la base d'un livre mystérieux appelé Gravir le Volcan. A sa grande surprise, il verra débarquer sur son plateau la descendante d'un des belligérants.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouveau projet de Kris et Maël, prévu en quatre tomes, développe une intrigue intéressante aux angles multiples, mêlant l'histoire telle qu'elle s'est réellement déroulée et le destins d'hommes qui veulent y prendre part. Le scénario de Kris est comme toujours riche, et fait preuve de beaucoup de métier, notamment lorsqu'il choisit de raconter son histoire en deux époques distinctes. On apprécie le caractère de Max comme celui de Julien, la personnalité de Tina, et une certaine folie révolutionnaire incarnée par l'étonnant Craven. Chaque étape de l'aventure prend une tournure inattendue avec, par exemple, la fureur poétique de ce colonel qui déclame des vers improbables. Le travail graphique de Maël est très exigeant, ses visages peu consensuels contrastant avec des paysages soignés aux perspectives spectaculaires. Il y a du Hermann dans l'exigence de ce dessinateur minutieux qui ne cherche pas la facilité. Ses couleurs directes aux tons choisis donnent de très beaux résultats, et expliquent les dix-huit mois d'attente pour ce deuxième épisode. Il reste beaucoup de choses à raconter pour mener à bien les multiples questions que les auteurs ont mises en branle, dont aucun ne semble répondre à un artifice pour faire durer. Mais la densité est là, tout comme une réelle fluidité de lecture et le souffle des grands espaces.