parution 05 novembre 2009  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Historique / Sport - Baston

Pain d'Alouette T1

En marge du renouveau du Paris-Roubaix et des tensions au sein d’une famille de mineurs de fond, Camille tente d’adopter la fille de son ami Amédée, mort à la guerre. Une « suite » de L’aigle sans orteil, tout aussi virtuose !


 Pain d'Alouette T1, bd chez Futuropolis de Lax
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Futuropolis édition 2009

L'histoire :

En avril 1919, Quentin Ternois, ancien mineur gazé à Ypres, n’a plus les poumons pour participer au renouveau d’une course cycliste mythique : le Paris-Roubaix. Il était pourtant, dans les années d’avant-guerre, l’un des coureurs prétendants au sacre ! Aujourd’hui, il se contente d’emmener son neveu Honoré au bord des routes pavées, l’initiant ainsi à sa grande passion. Au même moment, une « gueule cassée » de la guerre apporte un paquetage dans un orphelinat du sud-ouest de la France, destiné à une petite orpheline de 6 ans, Reine Fario. Reine est la fille de l’ancien coureur cycliste Amédée Fario, surnommé en son temps « l’aigle sans orteil ». Mais la petite Reine n’est guère épargnée par le directeur, qui inculque le patriotisme à ses ouailles à coups de triques. Protégée par une autre gamine qui est son ainée, elle fait nombre fugues avant d’être repérée par les services sociaux. Elle ignore que Camille Peyroulet, qui fut parmi les meilleurs amis de son père, remue ciel et terre pour la retrouver, afin de l’adopter…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Le one-shot L’aigle sans orteil, qui parlait de la construction de l’observatoire du pic du midi, en marge de la mythique ascension du Tourmalet durant le Tour de France (début du XXe), fut un triomphe critique et public colossal. Fort de ce succès, Lax récidive aujourd’hui pour notre plus grand bonheur, en imaginant une « suite » qui s’intéresse à une autre course mythique : le Paris-Roubaix. Or « l’enfer du Nord », comme on surnomme communément cette course, est une expression qui peut également qualifier le travail des mineurs de fond. La condition minière dans les années d’après-guerre, sera dès lors la seconde trame de l’œuvre, donnant un sens métaphorique particulièrement adapté à une autre expression reine : « aller au charbon ». Enfin, pour en terminer avec les expressions, le « Pain d’alouette », c’est quelques morceaux du casse-croûte que le mineur remonte du puits pour ses enfants : c’est rassis à s’en briser une dent, ça sent la sueur et ça a un goût de charbon, mais ça vient du fond, c’est l’haleine de la fosse, c’est déjà une façon de descendre. Lax jongle brillamment avec les métaphores, conférant à ce nouveau chef-d’œuvre en puissance une maestria rare. Une nouvelle fois, l’auteur ne parle que de ce qu’il connaît : le milieu ouvrier (dont il est issu) et le vélo (dont il est un fervent adepte). Pour le moment, le récit suit deux fils rouges alternés : d’une part le destin tourmenté de la fille orpheline d’Amédée (le coureur cycliste sans orteil, décédé à la guerre) que recherche assidument Camille Peyroulet, le meilleur ami de ce dernier ; d’autre part la passion pour le cyclisme de Quentin Ternois, au sein de sa famille de mineurs (au sens large). Il reprend donc logiquement dans la continuité, à partir de 1919, alors que la mythique course retraverse pour la première une Picardie dévastée et que le pays a besoin de retrouver sa dignité. Pour cette nouvelle œuvre, Lax a quelque peu infléchi sa technique de travail. Il a posé ses « couleurs (encres et aquarelle) sur un trait volontairement tracé avec une encre soluble et elle-même colorée en fonction de la tonalité dominante », de sorte d’obtenir « des mélanges plus ou moins hasardeux, plus ou moins sales, surchargés avec du graphite, des pastels ou des épaisseurs de gouache ». Ainsi, « rien n’apparaît propre et tranquille ». En tout cas, Pain d’Alouette, prévu en diptyque, apparaît d’ores et déjà grandiose…

voir la fiche officielle ISBN 9782754803069