L'histoire :
1936. Lola est une petite fille de 7 ans. Voilà 3 ans qu’elle a été séparée de ses parents, et qu’elle vit chez ses grands-parents, dans un village paysan, dans les montagnes. Son grand-père, Ventura, lui parle de la guerre qui ravage le pays. Mais elle, préfère jouer avec les insectes, et se faire câliner par sa grand-mère, Maria. Une nuit, son village est bombardé par des avions. Alors ses grands-parents et elle chargent un âne et s’enfuient encore plus loin dans la montagne, laissant derrière eux leur cochon, et un vieil entêté qui décide de tenir tête seul aux nationalistes. Le lendemain, lorsque son grand-père et un homme du village décident de descendre au village voir ce qu’il en reste, Lola, forte tête, décide de les suivre. Elle découvre le sang, la mort, la désolation. Ventura, de retour avec le reste du village, emprunte une ceinture à son ami, lui qui ne porte que des bretelles, et frappe trois fois l’enfant au bas du dos, en s’excusant d’y être obligé. C’est la guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Raconter une guerre à hauteur d’enfant, c’est toujours la certitude de montrer l’absurdité et la barbarie de la manière la plus douce et la plus simple possible. Richard Efa, pour qui cette histoire est importante, puisqu’il s’agit d’un récit familial, a choisi un trait enfantin (cette Lola a des côtés Heidi…), des couleurs légères, une simplicité belle, douce et puissante à la fois. Ses planches sont souvent constituées de nombreux petits tableaux sur lesquels on aimerait passer des heures. Il y a beaucoup d’amour dans le travail d’Efa, dans ces paysages de l’arrière-pays catalan, dans les couleurs et les lumières… Le scénario de Denis Lapière est simple et efficace, et le récit se déroule avec beaucoup de fluidité malgré la guerre, et malgré la situation familiale de la petite fille, plus compliquée qu’on aurait pu y penser au début. La narration est souvent au niveau des dessins, simple, légère et douce, mais quelques tentatives philosophiques, assez incongrues dans l’esprit d’une enfant, viennent alourdir le récit dans les premières pages.