L'histoire :
Jérémie, alias King Automatic, est un big band à lui tout seul. Harmonia, guitare électrique, batterie… Au retour d’une tournée (en Pologne ?), il apprend la mort de sa tante Marie à Etain, dans la Meuse. Farfouillant dans le grenier de celle-ci avec Gilou, son frangin, ils découvrent un 45 tours des années 50, d’un certain Johnny Jano, ainsi qu’une carte postale dudit Johnny adressée à Rose. Sur le Teppaz, tourne-disques d’une autre époque, Johnny Jano hurle son rockabilly, Havin’ A Whole Lot of Fun : renversant ! Les frangins essaient de l’adapter. Sur la carte postale, ces mots : « For Rose, lovely. Johnny » et une adresse : Rosa Menechetti, East Main 124,New Iberia, Louisiana. Rose ! La grand-mère de Jérémie et Gilou, disparue sans laisser de trace, se serait donc enfuie avec un rocker… Un secret de famille. Ça tombe étonnamment bien, parce qu’un étudiant américain presse Jérémie d’accepter une tournée en Louisiane. Quinze jours plus tard, les deux frères débarquent aux Etats-Unis, et au lendemain d’un premier concert quelque peu chamboulé, au numéro 124 de East Main street, la porte s’ouvre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 10 ans d’absence, retour du plus punk des dessinateurs français, Jano. Il répond à l’appel d’un scénar de Baru, qui suinte le rock par tous les pores. « Etonnant, non ? », comme le glapissait le Pierrot entre deux quintes de toux dues à sa surconsommation de crabe… Baru et Jano, malgré leur amitié et leur amour commun de la musique, n’avaient jamais travaillé ensemble. C’est chose faite, avec cette fable légère et douce, une histoire de famille qui se termine bien, gorgée de bons sentiments. Un hymne à l’amour, aussi. L’amour de la musique, du rock, de ses instruments et notamment de la guitare électrique. Si Baru ne se prive pas d’un petit rappel socio-politique bien senti en prologue, c’est somme toute un scénar assez facile et peu orienté qu’il propose. Les personnages sont tous assez cool, même les représentants de la loi, et le voleur n’est puni que pour lui faire une bonne frousse. Une famille se recompose, grâce aux liens du Rock. Bien. Très sympa et agréable. Restent les dessins de Jano, toujours très colorés, qui collent bien à l’image de la Louisiane cosmopolite et multiculturelle. Le découpage a été travaillé à deux et permet d’apprécier des paysages en double page, jusqu’à de très gros plans qui n’étaient auparavant pas le kif de Jano. C’est un bel objet, accompagné du 45 tours de King Automatic et Johnny Jano, jouant chacun leur version du Havin’ a whole lot of fun. Pur plaisir.