L'histoire :
La volière : Jeannot se rend à l’hôpital au chevet de son oncle Louis, mourant. Dans un ultime souffle, ce dernier lui demande à être enterré « près de la volière ». Afin de combler les dernières volontés d’un oncle qu’il aimait beaucoup, Jeannot se met alors en quête de trouver la fameuse volière…
La pétition : Alain le Guirrec est journaliste pour une petite radio locale parisienne. Un poste sans grande envergure jusqu’au jour où il arrive à décrocher une interview d’Harry Walsch, la star du moment du cinéma américain. Glorifié par le patron, il bosse toute la nuit pour poser les questions qui tuent. Le lendemain, rien ne se déroule comme prévu. Des potes débarquent et lui demandent de signer une pétition contre l’exécution capitale d’un ressortissant du San Lorenzo… Puis le souvenir d'une ancienne future conquête réquisitionne toutes ses pensées...
Q.I. : Un petit garçon pourvu d’un quotient intellectuel bien supérieur à ceux de son âge, vit cet « avantage » relativement mal. Les hyper-intelligents manqueraient-ils d’aptitude au bonheur ? Isolé socialement, incompris de tous, il décide que cette supériorité lui confère un attribut divin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gabrielle Piquet adapte ici trois nouvelles de l’écrivain et multi-scénariste Tonino Benacquista, tirées du recueil Tout à l’égo (La volière, La pétition et Q.I.). Trois fois un constitue alors la toute première bande dessinée de cette jeune artiste, jusqu’alors étudiante en sciences politiques. Il s’agit à chaque fois du portrait tout en finesse de héros ordinaires. Ces histoires restent néanmoins éclectiques, de par leurs sujets, et touchantes, de par la sensibilité de leur traitement. Des dessins en noir et blanc occupant tout ou partie des pages, sans bordures de cases, la forme du roman graphique est tout à fait adaptée à ce style graphique à la fois singulier, novateur, moderne, très personnel et tout à fait lisible. Les encrages se limitent à des traits hyper fins, dont les rares zones d’ombre sont grisées à grand renfort de hachures verticales. Souvent, l’idée de « quantité » se traduit par une superposition des éléments (les panoramiques sur les villes, les foules, les achalandages…). Les visages des personnages bénéficient quant à eux d’un traitement plus régulier… mais toujours rigoureusement fins ! En tous cas, l’artiste fait une entrée en matière originale au sein d’un paysage bédéphile souvent bien consensuel…