L'histoire :
En pleine période moyen-âgeuse, Capucin est le jeune fils de Gauvain, un des meilleurs chevaliers du roi Arthur. Capucin a déjà tout de son chevalier de père, qu'il admire : agressif, orgueilleux, bagarreur, courageux... et d'une insupportable arrogance ! Il tombe de haut lorsque son invincible papa est défait et estropié au cours du tournoi de la cour du roi. Voilà Capucin au sein d'une famille déshonorée, contraint à vivre comme un gueux, lui à qui on promettait un si bel avenir ! Et sa mère qui lui impose en plus le statut d'homme de la maison, celui qui doit ramener à manger pour tous... Tout cela est bien au-delà du supportable pour Capucin, et son sang noble en bouillonne de rage. Il fait de Rostremond, cheval de combat de son père, son compagnon d'infortune : bien qu'ils ne s'aiment pas tous les deux, ils s'entendent néanmoins sur le fait qu'ils ne seront ni cheval de trait pour Rostremond, ni simple paysan pour Capucin. Alors qu'ils errent sur les chemins à la recherche d'or, et bien vite simplement de nourriture, ils vont être embarqués dans des aventures insensées au cours desquelles Capucin va tout endurer, pourvu qu'une seule perspective subsiste : la vengeance, envers celui qui l'a privé de la vie qui lui était promise...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le point (très) fort de cette BD, ce sont les qualités narratives de Florence Dupré la Tour. Si d'aventure vous êtes pris par le récit (et il ne vous faudra pas beaucoup pour vous en rendre compte : une page m'a suffit !), ce volume de Capucin va vous brûler entre les mains ! La satiété arrivera uniquement une fois la dernière page tournée. Ce qui est très bien vu, c'est ce mélange des codes de la littérature pour enfants avec ceux du monde adulte. On parle de «papa » de « maman », et pourtant, qu'on ne s'y trompe pas : cette BD n'est pas destinée aux enfants et certains passages sont même franchement « gores » (une scène de torture d'enfant est particulièrement peu ragoûtante). Tout ceci procure au lecteur encore plus d'émotions, le déstabilise, tandis que le récit continue sur une allure infernale, ponctuée de nombreux changements de rythme. Chapeau ! Côté dessin, on sent la très forte influence de Joann Sfar, qui dirige d'ailleurs la collection Bayou dont fait partie la série Capucin. Normal, Florence et Joann ont collaboré pour la série télé Le petit Vampire. Alors, pour le dessin « sfarien », il y a les défenseurs et les détracteurs. Personnellement, je trouve que cela colle parfaitement au récit : c'est frais, coloré et cette simplicité faussement brouillonne des traits donne encore plus de dynamique au tout. Ajoutons enfin que le petit format de la BD rend la lecture encore plus agréable.