L'histoire :
En explorant la grotte où il est enfermé, Hâsib Karîm ad-Dîn découvre un lit au milieu d'une île souterraine. Fatigué, il s'allonge et sombre dans un profond sommeil. Des sifflements le réveillent : c'est la Reine des Serpents ! Elle lui apporte à manger et lui raconte l'histoire de Bulûqiyyâ qui succéda à son père sur le trône. Un parchemin qu'il lui avait légué décrivait la prophétie de Muhammad et sa résurrection à la fin des temps. Il s'embarque comme simple voyageur sur un navire. Après avoir accosté sur une île, il croise la Reine des Serpents qui le dépose à Jérusalem où il rencontre Uffân. Avec l'aide de la Reine des Serpents, les deux hommes se rendent sur l'île de Salomon pour s'emparer de son anneau. Mais leur intrusion réveille le démon qui tue Uffân. Bulûqiyyâ parvient à s'échapper avec l'aide de l'Ange Gabriel et atterrit sur une île inconnue où il tombe sur le prince Jânshâh loin de ses terres. Il lui parle de sa rencontre avec le Roi Salomon qui lui montra le chemin pour rejoindre le royaume de Kâbul. Jânshâh et ses compagnons descendent la montagne des fauves, entrent dans la vallée des araignées. Seul survivant, Jânshâh passe ensuite au pied de la montagne de feu et arrive devant le palais gardé par le Maître des Oiseaux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette deuxième partie, David B. finit son interprétation d'un conte des Mille et une nuits. Cet épisode est moins percutant que le premier, la faute à un effet de surprise dissipé et à une narration moins rythmée, avec un enchaînement de séquences continues. Malgré tout (on est toujours plus exigeant avec les meilleurs), David B. montre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent en adaptant l'un des contes des Mille et une nuits, une œuvre dense et majeure de la littérature orientale, où la tragédie est souvent invitée. Ici, il faut s'accrocher tant les histoires se superposent et s'imbriquent les unes dans les autres. De nouvelles relectures seront d'ailleurs nécessaires pour capter l'essence du récit et sa dimension philosophique. Le dessin de David B. tout en élégance est toujours aussi imaginatif, créant un bestiaire onirique et une galerie de personnages hauts en couleurs, où les êtres font corps avec l'environnement. Les planches sont un véritable régal pour les yeux, tant elles fourmillent de détails, le tout sublimé par des teintes chromatiques vives.