L'histoire :
Il y a des centaines d'années de cela, le grand Tengu, mangeur d'âmes, fut battu par un grand guerrier. Il fut enfermé sous une montagne. Depuis ce jour, plus personne n'entendit jamais parler de Tengu. En pleine forêt, la jeune Itchi porte un fagot de bois sur son dos. Elle arrive devant une montagne et, à travers les pierres, elle voit briller une lueur rose. Elle s'approche et prend dans ses mains le caillou brillant. Il s'agit d'une pierre précieuse, les yeux d'Itchi s'illuminent. Mais dès qu'elle s'en saisit, un corbeau fonce droit sur elle et l'attaque. La petite fille court de toutes ses forces, emportant avec elle la pierre précieuse. Au loin, un renard blanc a tout vu... Itchi arrive en criant et en courant dans la rizière. Elle y croise sa maman, qui lui demande d'aller aider son père. La jeune fille traverse le village avec entrain, salue tout le monde, petits et grands, mais elle ne reçoit pas la même réponse. Les villageois l'évitent, elle et sa famille, et se moquent d'elle. Elle garde pourtant l'espoir de s'intégrer, et demande à ses parents si elle peut rejoindre les autres dans la maison commune pour fêter la moisson et écouter le conteur voyageur. Sa mère accepte, même si son père la met en garde. Itchi est ravie, mais elle déchante vite. En arrivant, elle devient le bouc émissaire. Pendant ce temps-là, sous la montagne, Tengu prépare un plan machiavélique pour se libérer de sa prison.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loïc Locatelli (Perséphone, Pocahontas) débute avec Stéphane Melchior (Le clan des Otori, Les aventures du roi singe) une nouvelle série pour la jeunesse, prévue en cinq tomes. Une nouvelle fois, Melchior puise son inspiration dans les univers asiatiques, en s'appuyant ici sur les légendes japonaises. Nous suivons la jeune Itchi qui réveille malgré elle le grand Tengu, un mangeur d'âmes dangereux. Elle sera pourtant la seule à pouvoir en venir à bout. Ce projet aurait dû être, à l'origine, un dessin animé. Si le titre devient une série de bandes dessinées, le découpage et la narration ont conservé l'esprit film d'animation. Tout y est très dynamique, dans le dessin et les actions, l'on sent des influences venues des films des studios Ghibli, mais aussi directement inspirées du manga. Pourtant, le trait reste adapté à un lectorat qui a l'habitude de la bande dessinée franco-belge. La jeune Itchi croise sur sa route de nombreuses créatures, directement issues de la mythologie japonaise : yokai, tengu, Inari. Le scénario est pêchu et la narration prend sens au fur et à mesure de la lecture. Les illustrations, très colorées, attireront l'œil des jeunes lecteurs. Cet épisode pilote pose les bases d'une aventure qui s'annonce riche en rebondissements.