L'histoire :
Ninine, la bonne tante Ninine, est décédée. Et ça on peut dire que ça a carrément changé la vie de Jean-Paul. Il lui devait déjà tellement... Mais aujourd’hui, le voilà en supplément à la tête d’un héritage et surtout d’une belle rente, qui le mettra un peu à l’abri. Cette rente est constituée de la propriété de huit garages (des box pour garer les voitures) en location à Nancy lui permettant de dégager un joli pécule mensuel. L’un d’entre eux, cependant, n’a plus de locataire. Le notaire propose donc à Jean-Paul de se charger de mettre un coup de balai dans le local puis d’y apposer un écriteau. Jean-Paul, lessive et balai-brosse en mains, prend le train pour Nancy. A son arrivée devant le garage, l’ancien locataire, complètement sénile, lui fait une telle scène, que la police est obligée d’intervenir. Jean-Paul connait bien le policier qui arrive : il lui doit un peu de cabane. Avec sa belle carte bleu, blanc, rouge, cet inspecteur connait par cœur son Maréchal Pétain et en particulier sa fin peu glorieuse dans sa prison. Et ce flic en supplément, il lui connait un client pour son garage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir failli tuer de Gaulle puis s’être fourré dans une histoire de faux Van Gogh pour récolter de gros ennuis, notre sympathique couillon de Jean-Paul remet le couvert une 3ème fois avec les mêmes intentions : chercher à glisser dans ses poches quelques fifrelins sans trop travailler et se mettre finalement les doigts dans la mélasse jusqu’au coude. Cette fois, donc, c’est Pétain qui allumera la mèche à embrouilles autour d’une histoire de vol peu commune : non pas les biens du tristement fameux Maréchal mais son cercueil dans sa sépulture de l’île d’Yeu ! Et d’ailleurs, aussi rocambolesque et romanesque cela puisse paraître, cette nouvelle mésaventure confiée à notre Lorrain s’appuie sur des faits on ne peut plus réels : dans la nuit du 18 au 19 février 1973, six individus violèrent le tombeau avec l’intention de ramener le cercueil de Pétain à la nécropole de Douaumont, pour l’y enterrer parmi ses hommes tombés à Verdun. On n’en dévoilera pas plus sur ce fait divers qui remua brièvement la classe politico-médiatique, puisque la trame de l’intrigue distillée par Heitz en reprend les principaux éléments. Une nouvelle fois encore, années 70 et attachant anti-héros servent d’impeccables larrons pour mettre en scène magouilleurs ou politicards nauséabonds, véreux de tous poils et mécanique du coup tordu. On aime voir notre pauvre diable se faire botter les fesses en permanence par le destin, lui qui ne demande pas plus qu’une paire de seins à se mettre entre les pognes et quelques billets à dépenser au bistrot. D’ailleurs, même à la tête d’un héritage rondelet, une jolie blonde au plumard et décidé à ne pas tremper dans une carambouille qui sent mauvais, il se prend quand même les pieds dans le tapis. Il suffit de lire cette troisième aventure pour en être convaincu.