L'histoire :
Centre hospitalier Universitaire. Rachel, 16 ans, se rend au chevet de son père. Sa maman est déjà là. Les nouvelles ne sont pas bonnes. La maladie a gagné... Quelques mois plus tard, Rachel est sur son vélo, elle se rend au cimetière pour fleurir la tombe de son père d'une belle rose blanche. Perdue dans ses pensées, la jeune fille a la tête ailleurs, notamment quand elle est en cours. Par la fenêtre, elle voit un homme qui la regarde fixement, comme s'il avait un message à lui adresser. Les cours sont terminés, Rachel rentre chez elle pour voir sa mère qui est alitée, plongée dans une grave dépression. Heureusement, Maryse, une amie de sa mère lui tient compagnie. Pendant la nuit, Rachel se réveille en sursaut. Sa mère a fait un cauchemar, elle va la voir pour la consoler. Dans son dos, une mystérieuse présence est tapie dans l'ombre. Le lendemain, Rachel prend le chemin du lycée et le mystérieux homme de la veille vient à sa rencontre. Il s'appelle Adrien Stern et il vient lui annoncer que sa mère est atteinte d'un mal bien pire qu'une terrible dépression. Elle est victime du Mangeur d'Espoir, une entité maléfique qui profite de la tristesse des gens pour s'infiltrer dans leur esprit et se nourrir de leurs plus beaux souvenirs. Pour la sauver, Rachel doit pénétrer dans sa mémoire et y traquer le monstre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
16 ans, c'est l'âge de l'insouciance, des premiers émois. Pourtant, Rachel, jeune adolescente et héroïne de cette histoire, est loin du compte. Elle doit surmonter la disparition de son père, mais aussi la dépression de sa mère. Pas évident quand on devient adulte. Tout en sensibilité et délicatesse, Karim Friha montre sa capacité à changer de registre. La mort est suggérée et la dépression, Rachel la prend de face et doit l'affronter à travers des épreuves, telle Ulysse ou Hercule. Hautement psychologique, le récit renvoie au chemin que chacun doit mener pour sortir de l'ornière. Tout en métaphore, Karim Friha montre les conséquences que la mort peut avoir sur les vivants. Son dessin est plus travaillé que sur sa précédente trilogie, La Flamme et l'orage avec notamment une galerie de monstres particulièrement inquiétants, s'amusant même d'un clin d'œil au clip Thriller avec Michael Jackson. Halloween n'a qu'à bien se tenir ! Ce qui frappe aussi, c'est l'atmosphère qu'il arrive à générer, digne de Silent Hill de Christopher Gans. Avec cet album, Karim Friha passe un cap, tant au scénario, qu'au niveau du dessin, à l'image de la portée du récit. Le mangeur d'espoirs est porteur d'espoir pour ce jeune auteur prometteur.