L'histoire :
Il était une fois, il y a très longtemps, dans un pays lointain d'Orient, une montagne magique appelée « mont des Fleurs et des Fruits ». Fécondée par le souffle divin, cette montagne accouche d'un œuf de pierre qui, en se brisant, donna naissance à un singe de pierre. Il est le singe le plus extraordinaire de tout l'univers. C'est le roi des singes... Tous se passe pour le mieux dans le royaume, les singes ne manquent de rien. Les jeunes sont magnifiques. Il fait toujours beau. Seule ombre à ce tableau idyllique : un des petits vient de se noyer. Face à cette tragédie, le Roi fait le constat que tant qu'ils ne vaincront pas la mort, le bonheur sera imparfait. Il décide d'aller voir les dieux, loin d'ici, de l'autre côté de l'océan, pour qu'il lui donne le secret de l'immortalité. S'ils ne veulent pas lui donner, alors il le leur volera. Pour mener à bien cette quête, il faudra construire un bateau. Mais pas question d'abîmer leur forêt pour y parvenir. Une souche apportée par la mer fera office de coque. Pour les voiles, les feuilles cueillies par le vent seront utilisées. Le bateau est fin prêt et le Roi peut mettre les voiles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sun Wukong : ce nom ne vous dit peut-être rien, pourtant il s'agit du Roi des Singes ou du Roi singe, l'un des personnages fictifs les plus célèbres de la littérature chinoise classique, né de la plume de Wu Cheng'en (La Pérégrination vers l'Ouest, publiée pour la première fois au XVIème siècle). Stéphane Melchior s'inspire de ce mythe pour créer une quête initiatique résolument destinée aux enfants, avec une galerie de personnages tous plus étranges et loufoques les uns que les autres. L'injustice, le pouvoir, le désir de puissance, le fantasme de l'immortalité et les dieux sont les grands thèmes abordés et sublimés par le récit avec une dimension philosophique accessible à tous. On mesure d'ailleurs ici l'influence de ce livre sur les mangas japonais des années 80-90 (X-or, Dragon Ball Z, les chevaliers du Zodiaque...) avec notamment un nuage magique qui n'a rien à envier à celui de San-Go-Ku. Côté dessin, Vincent Sorel déploie un trait virevoltant et énergique, accompagné par des couleurs vives et éclatantes. Les combats sont bien exécutés, avec une place prépondérante à l'action. Les Aventures du Roi-singe commencent bien !