L'histoire :
Depuis l’affaire des limousines, Pierre a été affecté à la tête d’une unité chargée de surveiller les filières d’immigration clandestine. Grâce à l’un de ses indics, il rencontre une immigrée qui le renseigne sur le dénommé Bohbun, le principal passeur du réseau thaïlandais. Elle lui apprend que pour le réveillon de la nouvelle année, celui-ci doit fêter l’événement dans un restaurant. N’ayant rien de prévu, il s’y rend… En le voyant seul, Bohbun l’invite à le rejoindre, ce qui lui permet de mieux connaître celui sur lequel il enquête. Ensuite, Pierre intensifie ses recherches et avec l’aide de Cyril, il découvre quand les immigrés doivent arriver. Maintenant, ils doivent demander une commission rogatoire au juge. Une surprise attend Pierre, car le juge est une femme. Celle-ci déstabilise beaucoup le policier, le forçant à rétorquer à chacune de ses piques. L’opération est donc lancée ! Pierre et son équipe se planquent au niveau de l’aéroport, à l’arrivée de l’avion, et la filature débute…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier volet particulièrement réussi, dont la qualité a été consacrée par un prix en 2008 à Angoulême (prix Essentiel), nous retrouvons notre héros policier dans une nouvelle filature, s’intéressant cette fois au sujet de l’immigration clandestine. Nous suivons une filière faisant passer de nombreux thaïlandais par le biais de passeurs. Le domaine semble plaire à Frederik Peeters puisque celui-ci avait déjà illustré une histoire aux tonalités assez proches dans Paroles sans papiers. Avec RG, le dessinateur suisse dessine un récit de genre, chose qu’il n’avait jusqu’alors jamais fait. Ce second essai est aussi bon que le précédent, les planches sont détaillées, les cadrages judicieux et le découpage permet de mieux voir le travail de l’auteur sur les visages. Le récit de ce tome navigue à nouveau entre le polar et le documentaire. On est rapidement pris dans le cœur de l’action avec le réalisme des situations et la description consciencieuse des actes de Pierre. Ce personnage est d’ailleurs tout sauf sympathique, mais malgré son cynisme ou son pessimisme, il demeure mystérieux, son passé ayant sûrement forgé ce qu’il est à présent. Ce Bangkok-Belleville est fortement conseillé aux amateurs de ce type d’histoire, vivement de nouvelles filatures !