L'histoire :
La toile représentant Jésus sur la croix vient d'arriver chez le commanditaire du vol. Dix millions de dollars en cash sont échangés entre Yvan et Alistair, l'acheteur final ne sera pas révélé. A Bayonne, Pommard poursuit son enquête sur la fusillade dans le bar dont le mobile reste mystérieux. Il est contacté par des proches de Van Herke, qui était le gérant de la boîte et qui a perdu la vie aux côtés d'un militant basque espagnol. Le nommé Zaccarini, dans sa superbe Mercedes, dispose de gros moyens financiers et se dit prêt à se faire justice lui-même si la police n'avance pas. La troisième affaire est le cadavre d'un espagnol retrouvé dans sa voiture accidentée et brulée, mais dont le cadavre aurait été faussement identifié. Pour en savoir plus, il faudra interroger Carmen Soler, petite amie du soi-disant mort. Aux côtés de Riou et de Lévêque dans son commissariat de Bayonne, le commissaire Pommard continue son travail et identifie la piste de commandos criminels espagnols qui se donnent pour mission d'exécuter des membres de l'ETA à l'étranger. Pendant ce temps, sa fille semble avoir démarré une relation amoureuse, dont le dénouement pourrait surprendre son père protecteur mais un peu dépassé par les évènements.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parmi les trois arcs de cette série, celui-ci est probablement le moins fort, avec deux premiers tomes liés à l'extrême droite et la naissance du parti de Jean-Marie le Guen (toute ressemblance etc.) et pour les deux suivants une intrigue qui bascule du côté de l'affrontement entre l'ETA et l'état espagnol. Comme Philippe Richelle est un scénariste expérimenté, il a prévu depuis longtemps qui seraient les traîtres dans cette histoire compliquée. Ce dernier tome consiste donc à tenter de regrouper les différentes pistes, tout en gardant cette toile de fond autour de l'extrême droite dans les années 70 et 80, et en mettant en scène ces groupes paramilitaires espagnols dont l'histoire révélera qu'ils avaient été tolérés par les autorités bien après la chute de Franco. C'est un peu plus confus que les deux autres histoires en quatre tomes (respectivement titrées Guerre Froide et Jihad), même si la construction est proche, avec une enquête minutieuse et complexe combinée avec la vie de famille des protagonistes. Le savoir-faire est indéniable, la relecture des trois tomes précédents est, cela dit, indispensable pour bien distinguer tous ces protagonistes moustachus aux motivations plus ou moins nobles.