L'histoire :
Alexandre, fils du roi Philippe de Macédoine, vient d'être intronisé. Le roi ayant été assassiné par son propre garde du corps, le jeune homme d'à peine vingt ans doit dès les premières heures de son règne imaginer les rivalités qui entourent son accession au pouvoir. Auprès de lui, Pyrrhus et Eurydice peuvent tenter de recouvrer leurs titres de noblesse, après une période difficile sous le règne de l'ancien roi. Enfants d'un général qui a largement soutenu les dernières années du règne de Philippe, ils espèrent en obtenir d'Alexandre une reconnaissance. Pyrrhus, notamment, doit à tout prix se voir attribuer les insignes des Hétarois, ces cavaliers de macédoine au prestige immense. Il accepte alors la mission confiée par le jeune souverain d'éliminer les uns après les autres tous ceux qui auraient pu être des prétendants au trône. Dans le même temps, Eurydice se rapproche d'Olympias, la très influente mère d'Alexandre, développant les premiers éléments d'une démarche intéressée. Lorsque le nouveau roi part pour ses premières batailles, les règlements de compte et les arrangements s'organisent à son insu. Sa soif de conquête est grande, mais sa force et son intelligence devront l'être encore davantage pour accomplir son destin de conquérant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de ne pas penser à Murena lorsqu'on plonge dans les premières pages de cette saga historique qui débute, et dont de nombreux éléments rappellent le prestigieux travail de Jean Dufaux et Philippe Delaby. A savoir : les éléments précis de véracité historique, un scénario dur qui ne dissimule jamais la violence quotidienne des intrigues de pouvoir, mais surtout un dessin léché très réaliste. Il est probablement très difficile de mettre un pied dans les traces du regretté Delaby, dont les pages de Murena constituent une sorte de sommet graphique, difficile à approcher. Les planches du cahier spécial proposé en fin d'album donnent toutefois une belle idée du talent de Gilas Java, le jeune dessinateur breton qui met en scène cette galerie de personnages légendaires. Tout au long de l'album, c'est pourtant une certaine forme de froideur visuelle qui domine, probablement provoquée par un encrage très léché et des couleurs trop parfaites dans leurs multiples nuances. Mais il y a fort à parier que cette légère rigidité s'estompera à mesure que la série progressera. Pour cela, David Chauvel et Michel Le Galli devront également donner à leur intrigue un peu plus de personnalité, ce premier volume constituant de manière trop visible une énumération méthodique des acteurs à venir du destin d'Alexandre « le grand ». Avec ses quelques quinze personnages présentés sur les dix premières pages, l'album exigera une seconde lecture pour quiconque n'est pas un féru d'histoire antique. Mais les fondations ainsi posées laissent présager d'un bel édifice en construction...