L'histoire :
300 avant J.C, un hoplite qui fut jadis aux ordres d’Alexandre Le Grand se rend à Memphis en Egypte, pour rendre hommage à son roi mort plus de 20 ans auparavant. Dès son arrivée, il retrouve un assistant de Callisthène, le célèbre historien et scribe d’Alexandre. Tous deux en profitent alors pour se remémorer les différentes campagnes qu’ils ont effectuées, chacun à son poste, auprès de l’empereur : La bataille de Gaugamèles dans les Balkans face à la dense armée de Darius III, la prise stratégique et en douceur de Babylone quelques temps après les massacres atroces de Persepolis, la bataille sanglante d’Hydaspes… Chacun, à sa manière, évoque ainsi ses souvenirs intacts des plus grands défis du stratège avec ce que cela implique en termes de gloire et aussi en termes d’inhumanité et de cruauté. Car si Alexandre Le Grand a pour ultime ambition la création d’un empire gigantesque, union de l’Orient et de l’Occident, il est également celui qui est capable des pires sacrifices pour arriver à ses fins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aussi véritable puisse-t-elle être, l’épopée d’Alexandre Le Grand ressemble sensiblement aux grandes sagas littéraires telles que Game Of Thrones et consorts. Sauvagerie, manigances, alliances, trahisons… tout un programme qui va élever le « simple » fils de roi de Macédoine au rang de héros assoiffé de conquêtes et donc de pouvoir. Le récit débute alors qu’Alexandre est déjà un conquérant dantesque et c’est bien regrettable. Exit le mythe qui le relie à Zeus, exit son éducation auprès d’Aristote, exit le domptage de Bucéphale… Autant d’éléments qui ont pourtant contribué à rendre le personnage si légendaire. Au lieu de cela, les scénaristes David Goy et Luca Blengino ont préféré faire abstraction d’une vraie narration au profit d’une succession chirurgicale de faits purement historiques. Bien sûr, la collection s’intitule Ils ont fait l’histoire... mais ici, le format BD est tout à fait anecdotique et on se dit même que le carnet documentaire (très complet) en fin d’ouvrage est presque plus distrayant et sûrement plus didactique que les 48 planches qui le précèdent. Le dessin d’Antonio Palma peine à rattraper l’ennui avec des représentations souvent approximatives et parfois carrément bâclées. Le trait est parfois grossier, souvent inégal et les schémas explicatifs de la bataille de Gaugamèles dignes d’un mauvais diaporama (pléonasme ?) sont vraiment malvenus…