L'histoire :
Au début du XXème siècle, les explorateurs américains David Innes et Abner Perry partent faire des recherches souterraines et géologiques. A l’aide d’une machine excavatrice, ils se retrouvent bien loin sous terre… du moins c’est ce qu’ils pensent. En réalité, ils sont sur un autre continent, niché au cœur de notre Terre ! Un pays nommé Pellucidar où ils sont accueillis par de sanguinaires créatures lancées à leur poursuite. Après une course effrénée pour échapper à toutes sortes de monstres, ils sont rattrapés par une tribu d’hommes-singes qui vont tenter de les proposer en offrandes dans une sorte de jeu du cirque plus expéditif. Sortis vainqueur d’un affrontement à l'issue incertaine, les deux américains vont faire route aux côtés d’une cohorte d'esclaves vers un destin peu enviable. Mais à force d’ingéniosité et d'espièglerie, David et Abner vont se libérer de leurs entraves et s’enfoncer dans les tréfonds de cet étrange pays aux secrets enfouis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le début 2024 se démarque par une belle salve d'adaptations des écrits d’Edgar Rice Burroughs, par les éditions Glénat, parmi lesquelles le premier volume d’Au cœur de la Terre. A l’écriture de cette adaptation, Jean-David Morvan, est célèbre et célébré pour son travail sur Madeleine Résistante, La ferme de l’enfant loup ou encore sur la série Sillage. Même si nous retrouvons ce qui fait toute la saveur des récits d’aventure pulp des années 50, le développement est parfois très rapide et les péripéties s’enchaînent sans que le lecteur ait réellement le temps de se poser aux côtés des deux aventuriers. La promesse est patente, l’action prenante et excitante, mais toutefois sans réellement emporter le spectateur. En parallèle, les explications, tenants et aboutissants de ce monde fantastique sont clairs et correctement exposés, nous mettant autant dans la surprise et l’incompréhension que nos héros malgré eux. Côté graphique, Rafael Ortiz s’en sort très bien avec une composition des environnements proche des descriptions présentes dans l’ouvrage de base et se rapprochant également de ce que peut proposer Sir Arthur Conan Doyle dans Le monde perdu. Les créatures poursuivant nos héros sont inquiétantes et dangereuses, les autochtones du centre de la Terre clairement identifiés et identifiables avec un aspect tribal tranchant versus l’aspect dandy des deux explorateurs malchanceux. Les environnements visités sont mystérieux et sombres comme ce que l’on pourrait attendre d’un récit d’aventures à l’ancienne, mais parfois un peu maladroit (comme la bibliothèque du continent aux détails troubles et laissant une impression « non fini »). Premier volume satisfaisant, ce premier tome d’Au cœur de la Terre est une sympathique proposition pour les lecteurs en manque d’aventures fantastiques et préhistoriques.