L'histoire :
Arles, octobre 1987. Fernand Morin se réveille de mauvaise humeur. En quittant son logement, il prend son arme à feu. Un souffle de jeunesse le ragaillardit. Raymond Rousset, qui gère la pharmacie, ferme plus tôt sa boutique. Lui aussi sort avec une arme à feu sous son imperméable. Il va chez le docteur Metzger retrouver Morin. Le temps est compté, il faut être dans une heure à Beauduc. C'est le Général d'Alban, ancien résistant, qui leur demande de se mettre de nouveau à son service. Pourtant le souvenir que Morin à de cet homme reste négatif. Il a copié ses notes d'ancien résistant pour écrire un livre, Mon réseau. L'ancien général a besoin d'une équipe dans l'affaire Azani, l'ex-ministre de Khömeiny, réfugié politique en France. Il faut cacher l'homme politique quelques temps à Arles. Le groupe d'intervention sera commandé par le capitaine Baron de la DGSE. Morin devra lui obéir. En bon petit soldat, il va déjà trouver un lieu, la maison du père René. Là où il cachait les clandestins fera l'affaire. L'abbé Royer sera de la partie également. Mais rien ne se passe comme prévu. Le ministre s'enfuit et les octogénaires vont faire de leur mieux pour le cacher en présence du capitaine. Le coup monté finit très mal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De la Camargue pour Le filet de Saint Pierre (1992) et Place des hommes (1993), en passant par l'île tropicale du Pet du diable (1994), par les plaines enneigées de l'Ukraine dans La passe du manchot (1996) et par la jungle sud-américaine d'Exotissimo (1997), ce sont 5 polars de Jean-Pierre Autheman qui sont ici réunis, en ce pavé de plus de 850 pages, dans un bel élan patrimonial pour lequel nous pouvons remercier les éditions Glénat. L'auteur tisse toujours des tableaux en noir et blanc, avec un dessin jeté aux traits épais et peu précis, souvent complété d'un lavis tout aussi rapide. Cet aspect brut peut rebuter au premier coup d'œil. Mais il convient admirablement au ton direct de la narration. Et on se laisse volontiers guider par les affaires de ces flics, truands et autres para-militaires sur le retour. Les caractères se montrent souvent désabusée, pour ne pas dire désinvoltes, en parfaite adéquation avec le registre du polar noir. Les personnages ont des caractères bien trempés avec une gouaille tonique. Rien d'étonnant à voir l'un mettre la main à la fesse de sa femme de ménage ou un autre qui demande à une femme de lui montrer sa poitrine. Dans le même esprit, on peut parfois entendre le personnage principal dire : « Vous avez un beau cul. Mais comme vous passez votre vie assise dessus, y a que les chaises qui en profitent ». Ainsi allaient les polars de Jean-Pierre Autheman, mélange de Georges Lautner, de Jean-Pierre Melville et de Frédéric Dard. On a l'impression de « lire » de vieux films mis en bulles...
