L'histoire :
Nous sommes à la fin de l'année 1765, et les français auraient déjà du, depuis plusieurs années, évacuer les Amériques, conformément à l'accord conclu avec les anglais en 1760. Dans les murs de Fort Ouyatanons, le chef indien Pontiac vient de signer la paix avec les futurs occupants du pays, et de reconnaître l'autorité du roi Georges. Mais le chef de guerre Outaouais n'a aucune autorité sur une partie des Shawnees dans l'ouest du territoire, ni sur le très réputé chef Kaské. De nombreuses nations indiennes veulent encore la guerre. Au printemps, Groghan décide néanmoins de prendre la route vers l'ouest, pour aller à la rencontre des peuples à pacifier. Il sait qu'à Fort de Chartres, il trouvera le capitaine de Saint Ange, un des derniers militaires français présents, dont les relations avec les indiens sont connues pour être excellentes. Mais Saint-Jean ne semble pas pressé d'honorer les engagements de la reddition française. D'autant moins qu'en février, il célèbre son mariage avec Dimanche Manitoua, jeune femme indienne native de la province de l'Illinois. L'histoire va pourtant se mettre en marche, scellant le destin hors du commun d'un soldat humaniste et atypique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second tome, Jacques Terpant clôt l'histoire du départ des troupes françaises d'Amérique du Nord, en mettant en scène quelques figures historiques de l'époque et la personnalité unique du capitaine de Saint Jean. Insistant beaucoup sur les scènes d'échange entre français et indiens d'Amérique, il poursuit dans la veine d'un récit historique sans emphase. La violence est certes présente lorsqu'elle montre la progression forcée de l'occupant anglais et l'opposition farouche des guerriers indiens, mais les atmosphères chaleureuses des scènes intimistes donnent tout son caractère à ce morceau d'histoire finalement peu connu. L'auteur peint de très beaux paysages de nature, de lacs et de rivières, en apportant un soin tout particulier aux uniformes et aux tenues des personnages qui marchent, ou remontent le courant à bord de canoës. Une certaine lenteur n'empêche pourtant pas la surprise de la grande scène de conclusion de cette aventure, qui est un peu plus qu'un épisode de l'histoire vu de l'intérieur. C'est un beau travail d'historien humaniste que Terpant nous propose. Une belle aventure au graphisme exigeant, dont on devine la dimension particulière qu'elle a revêtu pour cet auteur passionné de belles images.