L'histoire :
Lorsqu’elle se réveille au pied d’un volcan, dans sa combinaison jaune, ses grosses lunettes et sa casquette, Cléo se demande où elle se trouve. Elle découvre très vite une sorte de caravane composée de plusieurs carrioles, et un groupe de gens qu’elle rejoint sans hésiter. Accueillie à grand cris, la nouvelle arrivée obtient d’un seul coup la réponse à de nombreuses questions. Personne ne sait comment ils sont arrivés là, ce monde s’appelle Céphéide, et ils cherchent à en sortir tous ensemble. La caravane suit son chemin, guidée par Brindille, une jeune femme blonde qui détient visiblement l’autorité sur la communauté. Elle a en sa possession des plans mystérieux qu’elle a reçu des anciens, qui lui permettent de guider le trajet vers la sortie de Céphéide. Très vite Cléo fait la rencontre de Moonsun, connue pour être la chasseuse de monstres, celle qui ose combattre les créatures mystérieuses qui s’approchent parfois du convoi. La chef décide que Cléo sera sa partenaire pour effectuer des rondes et prévenir l’arrivée de nouvelles menaces. Moonsun se fâche puis accepte à contrecœur. Mais très vite une relation particulière se noue avec Cléo.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le ton de cet album est indéfinissable, passant de scènes de combat dans un style définitivement manga à des moments oniriques étranges lorsque l’héroïne consomme un produit hallucinogène qui transforme sa réalité. Clotilde Bruneau construit un récit destiné au minimum aux grands ados, malgré une esthétique quasi naïve. En débarquant dans ce monde inconnu, après une étrange éruption volcanique, Cléo représente évidemment bien plus que l’héroïne d’une aventure de science fiction qui se réveille un matin face à des femmes et des hommes qu’elle n’a jamais rencontrés. Elle va faire face à ses propres peurs, rencontrer Moonsun dont elle va se sentir de plus en plus proche, plaçant la relation entre les deux jeunes femmes au cœur de l’aventure. Dès lors, la planète étrange et ses monstres passent au second plan, alors même que le rythme s’accélère. Les découvertes personnelles de Cléo, la jalousie, les rivalités, sa propre force qui s’exprime, deviennent un parcours que les autrices racontent en creux. Mélissa Morin illustre ces aventures avec des profils très atypiques, parfois raides comme des figurines, dont les visages s’animent en gros plan seulement. Un travail informatique aux couleurs totalement libres, une planète dont le sol est rose et les reliefs jaunes, puis le contraire quelques pages plus tard. Aucune ombre n’est projetée au sol, dans une sorte de ligne claire ultra moderne très lisible. Une histoire étrange mais assez captivante, racontée dans un style unique mais parfaitement fluide.