L'histoire :
A la mort de son père, dans une curieuse explosion de gaz, Christopher Wertmann a hérité de la quête de sa vie : celle du « Codex sinaïticus », c'est à dire le texte originel du Nouveau Testament, rédigé à l'aube de notre ère par les apôtres. Depuis qu'il a compris que son père lui transmettait ce lourd flambeau, Christopher est espionné, et les cadavres ont une fâcheuse tendance à s'amonceler. Il sait désormais que la mort de son père n'est pas aussi accidentelle qu'elle le paraissait : plusieurs confréries se livrent une concurrence mortelle pour posséder l'ouvrage qui, d'après la légende, permettrait de communiquer avec Dieu. Traqué par l'impitoyable loge Thulé (créée par Hitler), surveillé de près par les hommes du Vatican, contacté par des descendants de Judas, ou des apôtres, Christopher poursuit sa quête en compagnie de sa petite amie Anna au British Museum. Une dérogation exceptionnelle lui permet en effet d'y consulter, dans un sous-sol très protégé, l'officiel Codex Sinaïticus. Mais ses études en théologie lui permettent d'identifier qu'il s'agit d'un faux. Ils en font part à M Steeds, leur contact au musée et lui expliquent la gravité de la situation. Celui-ci les éclaire alors de quelques faits historiques, permettant de situer le vrai Codex à Constantinople...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour les lecteurs rompus au genre du thriller ésotérique (du type Triangle secret, Gardiens du sang, Messager...), ce Codex Sinaïticus n'aura vraiment rien d'original. Une fois de plus, des confréries ultra-secrètes se livrent de nos jours une gueguerre pour s'emparer d'une révélation mystique remettant en cause les fondements de l'Eglise ou conférant un soi-disant un pouvoir occulte. Cette fois, pas de frère jumeau du Christ, ni de 3e testament planqué, mais des investigations à haute tension sur le manuscrit original du Nouveau Testament, dont on ignore encore le potentiel précis... mais vu le carnage que la quête de sa possession déclenche, nul doute qu'il doit défourailler sévère. Cela dit, tout comme dans la mise en bouche haletante, ce second tome a le mérite d'être correctement dialogué et rythmé, et se laisse donc suivre avec plaisir. Juste un bémol, toutefois : l'empilement des séquence est relativement caricatural. En effet dans ce tourist-tour de l'Europe chrétienne, à chacun nouveau lieu, un nouveau contact, de nouvelles révélations, un nouveau flashback historique, puis des tueurs embusqués patibulaires « font le ménage » et laissent le héros seul, à la pointe de ses recherches. Sans être exceptionnelles, les prestations graphiques réalistes d'Alessio Lapo et Giuseppe Quattrocchi (l'un pour la période contemporaine, l'autre pour les parenthèses historiques) demeurent quant à elles professionnelles et appliquées, dans tous les registres du job (décors documentés, cadrages impeccables, mise en scène limpide...), la colorisation experte d'Antoine Quaresma en sus. A suivre dans un troisième (et dernier ?) tome...