L'histoire :
Dans le grenier chez sa vieille tante, Sébastien a déniché un manuscrit original de Maurice Leblanc, écrit dans les dernières années de sa vie. Ce document l’a mis sur la piste d’un incroyable appareil photographique, une sorte de polaroïd du début du XXe siècle, qui imprime instantanément sur papier la scène de la future propre mort de la personne visée ! En l’essayant, Sébastien s’est découvert assassiné, au cours du prochain automne, d’un coup de couteau dans la nuque ! Il n’a guère eu le temps de s’interroger sur ce prodige de la nature, car depuis cette découverte, lui et sa copine Ariane sont traqués par divers groupes inamicaux. En effet, les agressions, parfois mortelles commencent à se cumuler dans leur entourage. Certains de ces tueurs semblent notamment pilotés par Lars Heine-Huppin, le richissime descendant de l’aventurier qui a inspiré Leblanc pour le personnage d’Arsène Lupin. L’homme veut à tout prix récupérer l’appareil, soi-disant pour satisfaire sa soif de collection de tout ce qui se rapporte à son aïeul. Sébastien et Ariane (qui se met enfin à croire en cette histoire de fous !) s’aperçoivent alors que le chargeur désormais vide de leur appareil sert de mouchard à leurs ennemis, qui les repèrent où qu’ils aillent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Claude Plumail et Christian Godard avaient déjà chatouillé ensemble la frontière sensible qui sépare le polar du fantastique, à travers les 5 tomes du Cybertueur… inachevé. Ils récidivent à travers cette toute aussi curieuse histoire de polaroïd antique, qui prend des clichés de la mort future des gens ! Par quel « dédale » scientifique peut-on en arriver là ? A l’instar de ce synopsis pour le moins curieux, le scénario de Godard emprunte des chemins sinueux, au mieux originaux, au pire bancals. Au cours de ce second tome, il lève toutefois le pied sur la relation tourmentée entre Ariane et Sébastien, qui parasitaient l’intrigue principale. Godard a l’air de savoir où il va : après bien des tergiversations autour du mythe d’Arsène Lupin, les héros s’interrogent à présent sur les aspects scientifiques et mystiques de la chose. Ils rencontrent en effet un physicien du CNRS, allié d’un cardinal du Vatican ! Graphiquement, Plumail met honnêtement la chose en relief à l’aide d’un dessin réaliste clair, appliqué et régulier (avec juste comme une tendance à doter Ariane d’une poitrine généreuse). Néanmoins, l’intrigue insiste lourdement sur des détails superflus (l’astuce des clés des consignes), au détriment de rebondissements incohérents (d’une baraque en forêt, de nuit, ils passent par un passage secret très pratique qui les mène dans une église, de jour) voire d’une psychologie de personnages plus que flexible (les rapports entre Sébastien et Ariane, entre les tueurs et leurs commanditaires…). Dans l’attente d’un 3e opus qu’on espère riche en éclaircissements…