L'histoire :
Mariana, complice du Docteur Radar, quitte l'hôpital de la Pitié où elle était en soins. Un policier l'escorte jusqu'à l'ambulance garée juste devant. Retour à la case prison, avec la guillotine en ligne de mire. Mais, rien ne se passe comme prévu pendant le transfert : des hommes mettent hors d'état de nuire le policier et emmènent la jeune femme sur les quais de Seine où est stationnée une péniche. A son bord, se trouve Camel, le précieux lieutenant du Docteur Radar. Camel et Mariana filent sur Marseille, où un dénommé Kraemer doit les faire passer en bateau en Italie pour retrouver le Docteur Radar. Mais Kraemer n'est pas là, un dénommé Cyprien est à sa place et propose de les aider à partir pour Gênes et leur donne rendez-vous sur le port, le soir-même... Pendant ce temps, à Paris, dans l'hôtel particulier de Ferdinand Straub, on commente allègrement cette évasion. Starub enrage que la jeune femme ait pu fausser compagnie à la Police. Pacsin et Picabia viennent d'arriver. Pacsin annonce que le Professeur Guiseppe Bene a été enlevé à Rome. Sûrement par le Docteur Radar, qui n'a pas renoncé à conquérir la Lune et à bombarder la Terre afin de devenir le Maître de l'Univers.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelle joie de retrouver le Docteur Radar après quatre années d'absence. En plus, il revient avec un plan machiavélique, digne des feuilletons fantastico-policiers du début XXème. Dans le contexte de l'Italie fasciste, sous le joug des Chemises noires et du Duce Mussolini, le scénariste Noël Simsolo développe une aventure sombre où il multiplie les références à la culture populaire, entre le Fantômas (de Pierre Souvestre et Marcel Allain), le Double Assassinat de la Rue Morgue (avec l'orang-outan briseur d'os), le King Kong de 1933 (signé Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, dans lequel le singe s'appelle... Kong), Houdini, Méliès... Ses textes incisifs ne manquent pas d'humour, ce qui équilibre la dimension sombre du récit et la partition graphique sans concessions. Ici,la mise en couleur est très dark, avec des aplats denses et profonds, qui mettent en valeur le dessin ciselé, tranchant, acéré du trop rare Frédéric Bézian. Du beau travail sur toute la ligne ! Quatre années se sont écoulées entre les albums 1 et 2. Gageons que le troisième ne mettra pas autant de temps à paraître... Mais parfois, il faut savoir prendre son temps et ne pas confondre vitesse et précipitation.