L'histoire :
L'humanité a été détruite par une apocalypse d'origine inconnue. L'humanité toute entière a péri, à l'exception d'un homme. Seul, cet homme tente de survire dans une ville où la nature reprend peu à peu ses droits. Il occupe ses journées en se remémorant ses souvenirs. Lorsqu'il pêche, c'est à son grand-père qu'il repense, car ce dernier l'emmenait souvent à la pêche, alors que lui détestait ça : il n'attrapait jamais rien. Aujourd'hui, il est devenu plutôt bon pêcheur et peut donc se nourrir selon ses envies. Quand il se rend au cinéma, un tas de souvenirs lui reviennent en mémoire : ses premières émotions d'enfant, mais aussi ses premiers rendez-vous amoureux avec les filles, à l'adolescence. Un tour au supermarché pour faire quelques courses lui rappelle son huitième réveillon de Noël où il reçut un Ipod comme cadeau. Il s'empressa de transférer toutes les musiques que ses parents possédaient dessus pour finalement n'en écouter qu'une seule, pendant un mois complet. Un jour où il passe devant un magasin d'instruments de musique, l'homme se rappelle de manière nostalgique l'époque où il accompagnait sa petite amie, chanteuse, au piano, pour des duos mémorables. Puis il décide de faire un petit détour par son ancienne école et se souvient des moments passés sur ces bancs et dans la cour de récréation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l'instar du roman Je suis une légende de Richard Matheson, Arnaud Boutle (Pinocchio, aux éditions Paquet) propose aujourd'hui un récit post-apocalyptique original. Dans cet avenir proche, en effet, notre Terre ne compte plus qu'un seul être humain. Or, ici, l'homme est bel et bien seul : tous les autres sont morts, suite à une apocalypse mystérieuse et inconnue, qui ne sera jamais réellement identifiée durant la lecture. Le concept de l'album vise à nous immerger dans l'ambiance de ce contexte particulier : le héros n'a plus qu'un seul objectif, celui de laisser le temps passer en se rappelant l'époque où la terre était habité... De fait, malgré la bonne idée, l'histoire tourne assez vite en rond. En effet, l'homme passe ses journées à faire les courses nécessaires à sa survie, à se promener et à se remémorer les événements clés de sa vie. Tous ces souvenirs sont assez classiques, entre la pêche avec son grand-père ou encore la rencontre avec la femme de sa vie ; et lorsque le héros s'ennuie et trouve la journée longue, on doit bien avouer que l'on ressent la même chose en temps que lecteur. On attend donc impatiemment l'éventuelle découverte d'un second personnage ayant également survécu, pour relancer l'intérêt... hélas. L'homme demeurera esseulé, entouré par la nature qui reprend possession de la ville et devant faire face à un hiver rude qui s'installe. Les dessins relèvent eux aussi l'originalité du concept, mais n'empêchent pas de donner l'impression que le récit manque d'un petit quelque chose pour réellement nous emballer...