L'histoire :
Le 19 mai 1845, deux navires fleurons de la Royal Navy, le HMS Erebus et le HMS Terror, quittent les côtes anglaises en direction de l’Arctique dans le but de tenter la première traversée du passage du Nord-Ouest. Ce mythique passage est imaginé et espéré par les marins-explorateurs depuis des siècles. Pour entreprendre cette mission d’envergure, la plus importante et la mieux préparée de tous les temps, la Royal Navy décide de réquisitionner pas moins de 128 hommes, des vivres pour 3 ans ainsi qu’un commandant aguerri, le Capitaine John Franklin. Ce dernier est un navigateur polaire reconnu et un commandant hors pair. Cette expédition doit être la dernière de sa carrière. Elle le sera bel et bien. En effet, en septembre 1846, les navires se retrouvent coincés dans la banquise, quelque part du côté l’archipel Arctique canadien. Après des mois d’attente à bord, voyant leurs réserves s’amenuiser de jour en jour et croyant en la destruction des coques de leurs navires par la pression des glaces, une partie de l’équipage décide d’engager une longue marche de sauvetage vers le Sud. Ils partent pour un périple inhumain dans les contrées gelées. Aucun des hommes en perdition ne donnera de nouvelles. Que s’est-il passé exactement ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mine de rien, il aura fallu attendre plus de 150 ans pour que les premiers mystères de l’expédition de l’Erebus et du Terror commencent à se dissiper. Jusqu’à ce qu’on retrouve la trace des deux navires perdus il y a seulement quelques années. C’est sur la base de ces découvertes que le scénariste / dessinateur Michel Durand s’est mis en tête de retracer l’échec de l’expédition de la Royal Navy en se basant sur des recherches historiques avérées et des faisceaux d’indices solides pour construire son récit. De fait, malgré quelques passages un peu romancés ici et là, l’auteur propose un récit et une narration haletante en mettant en œuvre la volonté de survie des hommes. Malgré des dessins parfois moyens qui ne retranscrivent pas toujours la puissance de l’Histoire, l’artiste insuffle à l’ensemble un souffle épique relativement sombre et sans concession. En fin de comptes, Franklin – Les Prisonniers de L’Arctique est une bande dessinée très intéressante, qui propose une lecture détaillée de ce qui a pu se passer lors de cette expédition. Fort de son travail de recherches historiques, Durand réussit à mettre sur pied une œuvre forte qui témoigne à la fois de la grandeur et de la folie des hommes.