parution 15 janvier 2020  éditeur Glénat  Public ado / adulte  Mots clés Espionnage / Historique

Fredric, William et l'Amazone

Un roman graphique inattendu dévoilant les origines improbables du personnage de Wonder Woman, dans le New York de la fin des années 30 jusqu'aux années 50. Pari réussi pour les Wonder Men du médium, fans de comics.


Fredric, William et l'Amazone, bd chez Glénat de Lainé, Olivier
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Glénat édition 2020

L'histoire :

New York, 1922. Fredric Wertham, docteur en psychiatrie, élève de Kraeplin et correspondant avec Freud, arrive de Munich où il va occuper un poste à l'asile Bellevue Hospital. Psychologue s'intéressant à l'éducation et aux conséquences d'un (bas) statut social sur l'être humain, il sera aussi consultant psychiatrique au tribunal. A ce titre, il va être marqué par les entretiens, le procès et l'exécution du serial killer Albert Fish, le 11 mars 1935. A partir de cette expérience traumatisante, et aiguisé par son sens de la rigueur, il va commencer à trouver une responsabilité aux lectures d'illustrés paraissant dans les pages divertissement des journaux vendus en kiosque, les fameux « comics » et surtout les fascicules de pulps, plus adultes, où sexe et violence ne sont pas rares. De son coté, William Moulton Marston fait partie des développeurs travaillant sur un appareil mesurant la pression systolique. Il dépose entre autre un brevet pour le polygraphe « détecteur de mensonges », ce qui l'amène à officier comme expert auprès des tribunaux. Ayant suivi des études de psychologie, il se fera ensuite embaucher comme consultant pour le cinéma, afin de dévoiler les goûts des jeunes spectateurs, embrassant par ce biais, mais dans le sens opposé, le genre de destin de Wertham. Marston, élevé dans une famille à forte dominance féminine, a toujours eu un faible pour les illustrés. Puis l'arrivée des comics de super-héros en tant que tels, en 1938, lui paraît une ouverture positive. C'est à cette période, en 1940, afin de redynamiser leurs ventes, que les éditons DC l'embauchent, comme consultant, puis auteur. Cependant, la fin de la guerre va sonner le glas du super héroïsme durant un temps, et l'apogée du genre horreur. Wertham va écrire, en 1954, le pamphlet qui va clouer au pilori la plupart des titres de cette époque : Seduction of the innocent, instaurant le label d'autocensure Comic Code Authority. Marston, lui va inventer l'un des personnages-phares de l'univers des comics, et l'une des premières héroïnes féminines à part entière, qui obtiendra son propre titre : Wonder Woman.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Jean-Marc Lainé est un auteur spécialiste des comics ayant déjà une belle expérience derrière lui, avec plusieurs bandes dessinées comme scénariste, traducteur, auteur complet sur des documentaires. Il s'est lancé dans ce projet il y a plus de dix ans, avec la volonté d'écrire un scénario pour une collection (chez Grand Angle) consacrée aux Serial killers. Dans celle-ci, le docteur Wertham était déjà présent… mais ce projet s’est malheureusement arrêté brusquement. Il a ensuite eu l'occasion de rencontrer Thierry Olivier à diverses reprises et d'apprécier son travail. Leurs discussions mettaient en avant la période si particulière des comics de l'après-guerre, le déclin des super-héros et l'apogée des comics d'horreur, EC comics en particulier. Leur passion commune a alors provoqué un changement radical du projet, et a conduit le récit vers ces deux destins croisés. Frédéric, William et l'Amazone est ainsi le fruit d'un travail de longue haleine, documenté, brillamment dessiné, qui impose le respect. Ces deux destins témoignent d'une époque riche pour quiconque s'intéresse aux comics, avec quelques clins d'œil bien sentis, et une mise en ambiance des plus réussie. Mais le travail graphique de Thierry Olivier, surtout connu pour de courts récits d'horreur chez Oniric comics, Pif et chez Wetta, et un album en auto publication, surprend aussi par sa justesse de ton. L'encrage impeccable, rehaussé d'un lavis gris, donne un aspect à la fois ample, sérieux et vintage aux 90 pages de l'album, offrant au dessinateur le plus bel écrin qu'il pouvait espérer. Les fans seront ravis de découvrir une œuvre exceptionnelle, mixant fiction et documentaire sur l’arrière-cour des comics, d'autant plus que 21 pages de bonus comprenant textes informatifs, notes de l'auteur, crayonnés, illustrations et bibliographie concluent l'ouvrage.

voir la fiche officielle ISBN 9782344033913