L'histoire :
En Afrique, des européens font des razzias avec pour objectif la capture d'autochtones, pour les vendre ensuite comme esclave de l'autre côté de l'Atlantique. Les cales du navire du capitaine Da Fontes se remplissent. Toutefois, lorsqu’une des prisonnières passe devant lui, l'homme est troublé. En effet, Fulù est une jeune femme noire, dotée d'une chevelure blonde. Ce que ne sait pas l’esclavagiste, c'est qu’elle s'y connait en magie vaudou. Il souhaiterait pouvoir la toucher... mais celle-ci lui lance un regard si froid que cela l’effraie. Plus tard, leur navire arrive enfin dans un port brésilien. Un acheteur d’esclaves monte à bord pour chercher la cargaison humaine. Malgré les oppositions du capitaine, il emmène aussi Fulù. La journée se termine... Da Fontes se pendra dans sa cabine. Emmenée sur le marché aux esclaves, la jeune femme aux cheveux blonds se fait acheter par la duchesse, pour servir la fille de cette dernière. Le problème est qu'une fois dans cette propriété, Fulù attire les regards et notamment celui du bien-aimé de sa maîtresse. Pour obtenir sa liberté, la jeune africaine est prête à tout. Elle imagine alors un piège, dans lequel son soupirant se jette corps et âme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelques semaines après le décès de Carlos Trillo, certains retardataires s'intéressant à son œuvre se jeteront sans doute sur cette intégrale de Fulù à petit prix, programmée par Glénat de longue date. Les 5 tomes de cette série historique furent publiés entre 1989 et 1992 chez Glénat (collection Graphica). L’histoire retrace le destin d’une jeune esclave noire à la chevelure étonnamment blonde, qui est emmenée de force au Brésil. Là-bas, elle subit diverses épreuves en cherchant à tout prix à recouvrer sa liberté. N’y allons pas par 4 chemins : le scénario de Trillo n’est pas son meilleur. De nombreuses séquences sont certes intéressantes, comme l’utilisation des esprits ou la manipulation des individus par Fulù. Néanmoins, la course à la liberté de la jeune femme perd au fur et à mesure de sa consistance. L’accumulation de coups du sort et de rebondissements poussifs fait s’essouffler l’intérêt acquis aux premières pages de l’album. Cette intégrale mérite cependant le coup d’œil de par son édition entièrement en noir et blanc. Elle permet ainsi de confirmer l’immense talent du dessinateur argentin Eduardo Risso. Son trait si particulier est une fois de plus une véritable réussite. Fulù n'est donc pas la meilleure série du tandem, mais elle plaira aux complétistes ou à ceux qui l’ont ratée, à l'époque. Attention toutefois à ne pas attendre un univers aussi fouillé que dans Je suis un vampire ou Point de rupture...