L'histoire :
Dans le delta de l'Orénoque, aux confins de la forêt amazonienne, le commandante Saldanha règne en maître absolu. Violent à l'égard des paysans blancs, réduisant en esclavage les membres des tribus indiennes qu'il fait prisonnier, il choisit néanmoins d'accorder sa protection à la plus jolie jeune femme des groupes de paysans locaux. A quelques encablures de là, un homme d'âge mûr et sa fille blonde vivent cachés dans un sous-marin allemand de la deuxième guerre mondiale. Proches des tribus locales et familiers de leurs coutumes, ils sont parfaitement intégrés à la vie de la communauté. Mais la jeune fille voit défiler dans le périscope du sous-marin la richesse affichée par les colons blancs. Les robes, les bijoux, les fêtes à la nuit tombée dans les villas au bord de l'eau. Régulièrement, son père s'introduit en cachette dans les entrepôts de riches propriétaires pour y dérober des vêtements ou des magazines illustrés qui alimentent les rêveries de sa fille adorée. Mais la confrontation entre les riches propriétaires et les tribus indiennes va prendre une tournure violente, mettant en cause le passé du père d'Eva. Et la jeune femme pleine d'innocence va se retrouver au cœur d'un affrontement sans pitié.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que les planches de l'italien Matteo Simonacci attirent volontiers l'œil vers le premier tome de cette nouvelle série, c'est une assez franche perplexité qui attend le lecteur après quelques pages de lecture. Difficile de savoir si Furya va être une série de grande aventure sur fond de magie, ou une série d'horreur sur fond historique. A ce stade, on penche en l'occurrence plutôt pour une option fourre-tout intermédiaire, qui tente de convaincre le lecteur par une série de scènes chocs mises en images avec dureté. Mais l'enchainement désordonné des évènements et la pauvreté des dialogues surprennent de la part de Jean-Louis Fonteneau (également auteur de pièces de théatre pour la radio). Malgré sa biographie plutôt riche, il accumule les maladresses dans la mise en place de son intrigue. Le manque de repères historiques, la difficulté à identifier qui est le vrai personnage central de l'album, l'abondance d'informations partielles sans lien apparent, les retournements trop rapides. Tout semble montrer une utilisation approximative des techniques de narration qui, mine de rien, rythment la lecture des 46 planches habituelles de nos albums. L'idée de fond de cette série semble avoir un potentiel, mais il faut pour l'imaginer une bonne dose d'indulgence de la part du lecteur. On évitera par exemple de se poser trop de questions sur le réalisme de la vie dans un sous-marin près de 20 ans après la fin de la guerre (elle est où la station-service ?) ou sur les chances de survie du petit garçon enfermé dans la même cage que deux molosses de 80 kilos chacun. Bref, le projet semble n'avoir pas été suffisamment travaillé avant sa version finale et sous-estime quelque peu l'exigence du lecteur.