L'histoire :
A Cuba, en 2190, alors que le 6ème clone de Fidel Castro est au pouvoir, deux vieillards grabataires sont accompagnés par deux accortes infirmières, dans la maison de retraite « Nuestra Dama de la Revolucion eternal ». Loin des regards indiscrets, ces deux vieillards se révèlent être en parfaite santé, et sortent alcools et mets de choix pour un pique-nique improvisé destiné à séduire les jeunes femmes. Les vieillards malicieux racontent alors leur plus grande aventure, 40 ans auparavant. Ils se sont connus à l’orphelinat, où ils ont fait les 400 coups. A l’époque, les deux jeunes hommes se retrouvent embarqués dans une course-poursuite haletante. Une belle jeune femme se fait enlever sous leurs yeux : la divine Peley Van Zant, fille de la récemment défunte multimilliardaire Capricia Van Zant, elle-même mariée à un patron de la pègre cubaine, don Pepe Camacho. Pendant que les deux jolis cœurs se lancent à sa rescousse, le pré-cité don Pepe fait visiter le Vegas Paraiso, une sorte de porte-avions volant dédié aux jeux de hasard et au luxe. Les investisseurs, avec qui il doit signer le contrat d’exploitation du plus grand casino orbital jamais construit, sont le plus grand ramassis de gredins, assassins et autres vermines de la galaxie. Il gagne du temps car il n’a pas la signature, dont sa belle-fille a hérité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça commence un peu comme une histoire de Pépé Malin, avec des vieillards libidineux qui essaient de peloter des jeunes filles aux formes généreuses. Mais le décor est planté de manière magnifiquement absurde : Cuba, dans 150 ans, c’est toujours Fidel Castro, cloné pour la 6ème fois, qui dirige l’île d’une main « ferme mais paternelle ». Le grand crocodile vert, comme l’appelle Nicolas Guillén, est partagé entre le pouvoir communiste, un peu fantoche, et les malfrats, qui viennent des quatre coins de la galaxie. Le background prête à sourire, avec de nombreux clins d’œil, et le scénar est sur-vitaminé, avec une course-poursuite haletante, même s’il y a assez peu de suspense. Thierry Cailleteau (Aquablue, Anachron) s’amuse et livre une BD d’action dans la pure veine des films américains des années 90, drôle et rythmée, d’une grande efficacité. Le dessin semi-réaliste de Héloret (Robin, J’ai Tué T2) est boosté par des couleurs vives très cartoonesques, qui donnent le ton : on ne se prend pas au sérieux, mais on le fait sérieusement. Tout est bien fait, dessin agréable, scénar minimaliste mais diablement efficace, sans temps mort et avec des répliques savoureuses (ou punchlines). Le lecteur passe donc un excellent moment. On imagine bien les auteurs s’être marrés comme des petits fous, eux aussi.