L'histoire :
Noble de condition, la gracieuse Héloïse de Montfort s’est reconvertie dans une vie plus aventureuse, en devenant mercenaire. Cette fois, elle a accepté une mission dans un petit village de Toscane, et y a donné rendez-vous à deux anciens compagnons. Chemin faisant, elle se débarrasse de brigands de grands chemins, à l’aide de son arc et de ses flèches, armes dont elle est devenue virtuose. Elle arrive sur place avant tout le monde, y compris avant son commanditaire, le notable Giacomo Grassi, qui s’est absenté quelques jours pour affaires. Sans rien lui expliquer de la mission pour laquelle elle a été sollicitée, un mystérieux valet l’installe dans le pigeonnier à l’entrée du village, devant le pont en pierre sur la rivière Maddalena, un endroit « idéalement placé ». Il lui fait porter un repas et l’implore de ne surtout pas en sortir une fois la nuit tombée. Evidemment, Heloïse n’en fait qu’à sa tête. La nuit, elle va explorer les ruelles du village et se retrouve prise de panique en percevant de sourds grognements et une ombre monstrueuse. Un gamin lui sauve la vie en la happant dans sa demeure et barricadant sa porte. Le lendemain, les habitants se révoltent contre elle : son attitude provoque le mauvais œil. Mr Grassi est alors de retour et lui explique ce qu’il attend d’elle : depuis quelques années, une malédiction frappe le village. Celle-ci prend la forme d’une créature infernale qui tue parfois des villageois, les nuits de pleine lune…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle mission en solo pour la noble mercenaire Heloïse de Montfort, dans une chouette ambiance médiévale, teintée d’ésotérisme. En effet, sollicitée sans trop savoir pourquoi dans un village toscan angoissé, elle se frotte cette fois à une créature assassine du type Chien des Baskerville ou bête du Gévaudan. Le scénariste Richard Marazano fait tout pour nous appâter autour de ce mystère et il y parvient plutôt bien, respectant à satiété les ficelles de l’exercice. Néanmoins, sans en dire de trop, le dénouement décevra sans doute les lecteurs qui auraient souhaité tout comprendre : on restera ici dans un moyen-âge mystique, qui conservera ses secrets fantastiques. Pour le reste, l’aventure est agréablement menée, sur 54 planches, une nouvelle fois dessinées par Alfonso Font, 64 ans au compteur, dont 48 à dessiner des BD. L’artiste ibérique maîtrise parfaitement son sujet, le coup de crayon est sûr et régulier, proportions et mise en scène sont impeccables, mais il ne s’encombre pas trop des détails… Ainsi, l’héroïne manque-t-elle un peu de finesse dans ses traits de visage pour être tout à fait gracieuse et faire pleinement concurrence aux autres aventurières du 9e art…