L'histoire :
En 1749, dans un bar miteux de Charleston, le célèbre pirate Howard Blake tombe dans un guet-apens tendu par l’armée. Parvenant à s’enfuir, aidé par son fidèle ami Gilliam Perrin, il meurt néanmoins peu après de ses blessures, dans les bras de sa compagne Annabelle d’Aubreau. Pour asseoir leur autorité, les soldats pendent en public un faux Howard Blake, tandis que les compagnons du pirate rendent en secret son corps à la mer. 16 ans plus tard, Annabelle a élevé tant bien que mal le fils d’Howard Blake, Daniel. Daniel fait alors preuve du même tempérament combatif que ce père qu’il n’a jamais connu. Gilliam Perrin, quant à lui, a mis à profit sa retraite de flibustier pour se reconvertir et ouvrir un négoce. En visite par hasard à Charleston, il reconnaît sous les traits de Daniel, alors en pleine bagarre de rue, le tempérament fougueux de son ancien ami…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir repris le dessin du Lièvre de mars sur son dernier tome, R.M. Guéra se lance donc en solo dans ces aventures de pirates qui fleurent les embruns et le rhum artisanal. Son intention vise assurément un réalisme extrême et un souci du détail historique. Rudesse des moeurs, perversion des autorités, notoriétés bâties sur des légendes… Mais on sort exténué de la lecture de ce premier album, tant il est difficile d’en suivre les protagonistes, et surtout d’en comprendre la trame. Graphiquement, les encrages de Guéra auraient de quoi séduire, s’ils n’avaient été aussi fouillis et inégaux. De plus, la colorisation est d’une austérité rarement égalée, couverture (magnifique) mise à part. Mais le plus gros problème de ce premier tome fort peu limpide réside dans la taille des phylactères. Des bulles parfois si petites pour des flots de texte disproportionnés, qu’il faut se munir d’une loupe ou coller la BD au bout de son nez pour en décrypter l’histoire. Il y aurait un énorme effort de structuration préalable à effectuer pour que la série gagne en lisibilité.