L'histoire :
Lionelleo et Tessa Tomasini sont frère et sœur. À la disparition de leurs parents, Ortensia, leur grand-mère, les a élevés comme ses propres enfants. Devenus adultes, Lionello et Tessa sont devenus vignerons, mais ils ont emprunté des chemins radicalement différents. Lionello est l’archétype du parfait businessman du vin. Il favorise la rentabilité et la production de masse dans d’immenses cuves en inox. Quand un de ses employés lui fait une remarque sur le fait que son domaine propose une trop large offre de vins, il ne manque pas de lui souffler dans les bronches. De son côté, Tessa privilégie une autre approche. Elle fait du vin bio sur de petites parcelles avec des méthodes artisanales. Quand le botrytis, un champignon, s’invite sur les grappes, elle le traite en talquant avec de l’argile naturelle. Leurs divergences d’opinion sont telles qu’ils ne s’adressent plus la parole depuis des années. Un événement va changer la donne : le décès de leur grand-mère. Celle-ci leur a réservé un cadeau empoisonné dans son testament. Ils n’hériteront de l’oliveraie dans laquelle ils ont grandi, seulement s’ils arrivent à faire la paix en réalisant une cuvée ensemble…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vindiou ! Après Châteaux Bordeaux, Corbeyran sort sa nouvelle cuvée sur le vin, In vino veritas, au milieu d’un florilège d’ouvrages sur le sujet (Ça m’intéresse, tome 1 sur le vin, Les fondus du vin Bordeaux et Bourgogne, Chroniques de la vigne…). Dans la préface de l’album, on apprend que depuis longtemps, Corbeyran était à la recherche d’une histoire se déroulant en Toscane. En 2009, il rencontre Olivier Bernard, propriétaire du Domaine de Chevalier (Léognan), qui lui propose de venir pour Castagneto a Tavola, la grande fête gastronomique annuelle, dans le cadre du jumelage entre Castagneto Carducci (Toscane) et Léognan. Deux jours plus tard, le scénariste bordelais était dans le bus pour 15 heures de trajet vers la Toscane et la naissance d’un nouvel album issu de ses nombreuses rencontres sur place. Dans In vino veritas, on retrouve toujours le besoin pour Corbeyran d’accompagner son histoire d’authenticité (des personnes existantes jouent leurs vrais rôles dans cet album). Malheureusement, ici, ce parti-pris de l’auteur se fait au détriment de l’intrigue et de ses ressorts narratifs, trop proches de Châteaux Bordeaux. Tout semble ici cousu de fil blanc. L’antagonisme existant entre le frère et la sœur est artificiel, et que dire de l’arrivée, comme un cheveu sur la soupe, de Charles, le petit ami bordelais de Tessa ! Côté dessin, Luca Malisan fait le job. Son trait réaliste et classique (peut-être un peu trop d’ailleurs) dans la veine d’Espé nous fait visiter la Toscane à travers ses panoramas somptueux : les fameux cyprès, le Ponte Vecchio à Florence. Tout ceci fait un peu carte postale… Pour que cette nouvelle saga, avec le vin en toile de fond, ne tombe pas à l’eau, il serait judicieux que les rebondissements soient au rendez-vous du deuxième tome…